Les services digitaux ne font pas partie du cœur de métier des constructeurs. Ils n’ont clairement pas les habitudes de pure players. » Ce constat d’un spécialiste du big data résume le défi auquel font face les dirigeants du secteur automobile. "La nouveauté à prendre en compte est la continuité de l’expérience client, souligne Jean-Pierre Dumoulin, directeur technique chez PSA. Demain, le produit et le service fonctionneront de concert. La différenciation se fera sur les services." Or les constructeurs peinent à être pertinents dans leurs offres, à créer de la valeur à partir des données du véhicule qu’ils récoltent. Chacun cherche à mettre en œuvre de bonnes pratiques. Ford, Renault ou les grands équipementiers (Valeo, Bosch) ont ouvert des bureaux dans la Silicon Valley ; Audi et BMW collaborant étroitement avec eux pour accélérer leur mutation. Différents consortiums comme MirrorLink regroupent constructeurs et sociétés de l’électronique grand public pour assurer la continuité de l’utilisation du smartphone dans la voiture. Surtout, les constructeurs se réfèrent plus que jamais à la stratégie d’innovation de l’automobile : adopter les technologies et les pratiques qui ont fait leur preuve chez les concurrents… en espérant ne pas être partis trop tard dans cette révolution, la première depuis cent ans dans le secteur !
Pauline Ducamp