1914-1918 : quand "L'Usine de Charleville" devient l'hebdo de référence de toutes les industries
Alors que la France célèbre la fin de la grande guerre ce 11 novembre, L'Usine Nouvelle vous propose de redécouvrir son histoire. Votre hebdomadaire est en effet devenu un journal à portée nationale à la faveur du conflit de 1914-1918.
L'Usine Nouvelle est née dans les Ardennes à une époque où les start-up se dénichaient dans la forge et la sidérurgie. En ce temps-là, Panhard et Levassor innove lavec leur projet d'automobile à essence. Les entrepreneurs les plus en vue se nomment Deville ou Wendel. Et, à Paris, c'est un ingénieur des Ponts et Chaussées, Sadi Carnot, qui est l'hôte de l'Élysée.
Dans cette France de la IIIe République, l'avenir de l'économie s'écrit en grande partie dans les Ardennes et c'est là, sur ces terres de l'est, que l'un des premiers journaux économiques voit le jour. Ce journal, c'est "L'Usine", l'ancêtre de L'Usine Nouvelle dont le premier numéro est publié, à Charleville-Mézières, le 5 décembre 1891.
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Jusqu'à son rachat par Camille Didier (l'homme qui a fait "L'Usine"), ce journal est l'"organe de l'industrie des Ardennes et du Nord-Est" et le revendique. L'intention est clairement énoncée par l'édito de son premier directeur : "L'Usine a l'ambition de devenir l'organe de tous ceux qui ont à coeur la prospérité des industries ardennaises et de leur expansion." Camille Didier, lui veut voir plus grand.. Secrétaire du syndicat des métallurgistes ardennais, il prend la direction du journal à 26 ans en 1901, avant de le racheter en 1905. Petit à petit, il étend la sphère d'influence de son journal et affirme son ambition. S'il s'appelle toujours "L'Usine", il affiche une autre signature : le journal des industries métallurgiques. Le changement peut paraître insignifiant, il affirme pourtant son ambition nationale. La Première Guerre mondiale lui offrira cette opportunité.
L'Usine en 12 dates clés1891 Création de "L'Usine"
1905 Rachat par Camille Didier
1916 Bureau à Paris
1945 Rebaptisé "L'Usine Nouvelle"
1962 Décès de Camille Didier. Édouard Didier, son fils, prend la succession
1963 Rachat des "Informations", journal qui donnera naissance ensuite au "Nouvel économiste", suite à la fusion avec Entreprise.
1968 Parution du journal perturbée. Grève à l'imprimerie de Montrouge
1975 La famille Didier cède le groupe au groupe Havas
1992 Fin de l'informatisation complète de la rédaction
1998 Premier site internet
2007 Le groupe Infopro Communications (devenu Infopro Digital) rachète le titre
2013 L'Usine Nouvelle lance L'Usine Digitale, le site de la transformation numérique de l'économie.
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Pendant la Grande guerre, Camille Didier utilise ses colonnes pour haranguer la force productive française. Il se met (lui et son journal) au service du ministère de la Guerre. En avril 1915, il lance la série spéciale de guerre. "À la demande du secrétaire d'État à l'Artillerie et aux Munitions, il établit un fichier de la main-d'oeuvre pour les usines et enquête afin d'estimer le niveau de préparation de l'armée allemande", raconte Maurice Blin, ancien sénateur des Ardennes et directeur adjoint du journal de 1962 à 1977.
Dans le même temps, face à l'avancée de l'armée allemande, la rédaction fuit Charleville et se replie sur Paris. "L'Usine" ne quittera plus la capitale et acquiert une stature nationale. La petite "Usine de Charleville" est devenue grande. A la faveur de la guerre 14-18, elle s'est muée en hebdomadaire de référence des industries françaises.
Thibaut De Jaegher
1914-1918 : quand "L'Usine de Charleville" devient l'hebdo de référence de toutes les industries
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