Web3 et souveraineté numérique

Le blog de Fabien Aufrechter

Quand Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, évoque le web 5.0

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Quand Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, évoque le web 5.0
La blockchain et l'avenir du web, fable ou cauchemar ?
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En 1989, 20 ans après l’apparition d’Internet, le web 1.0 voit le jour. Il démocratise les usages fondamentaux d’Internet avec la création de la consultation de pages web et l’envoi d’e-mails. Ce nouvel Internet est l’ère des « sites vitrines ». Avec le développement de sites institutionnels alors assez techniques que seuls les développeurs sont capables de créer. Trente ans plus tard, cette version initiale d'Internet tel qu’il avait été imaginé, s’est  depuis profondément transformé.

Du Web 2.0 au Web 3.0

En 2005, le web 2.0 naît : l’internet de l’information s’étend à un Internet des applications (plateformes et réseaux sociaux). Les internautes peuvent désormais créer des comptes, produire et partager eux-mêmes du contenu dans une logique participative. Toutes les données utilisateurs sont stockées sur des serveurs centralisés et exploitées à des fins – principalement - commerciales. 

Trois ans plus tard, en 2008, la naissance de Bitcoin dans le contexte de la crise économique mondiale rebat les cartes. La technologie blockchain ouvre les portes au web 3.0. Ce dernier consiste en un Internet de la valeur dans lequel les internautes sont propriétaires de leurs données numériques, qu’il s’agisse de contenus crées et partagés sur les réseaux, de leurs données personnelles, ou de leur identité (sous forme d’avatar). L’Internet 3.0 n’est encore qu’à ses débuts. Construit historiquement en opposition contre le modèle des « tiers de confiance », il continue d’effrayer alors qu’il constitue finalement une opportunité pour les entreprises. Il conjugue en effet recentralisation, meilleur traçabilité et efficience. Mais surtout, il est le passage obligé pour la création de nouveaux écosystèmes et en particulier du metaverse (monde virtuel ou augmenté dans lequel les objets virtuels ont des valeurs réelles).

Après le web 3.0

Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, a déclaré lors de Consensus en juin dernier qu’il ne croyait plus au web 3.0 pour deux raisons : le modèle de financement et la complexité d'utilisation. Et pour cause, il est aujourd’hui encore très compliqué (pour ne pas dire parfois impossible) de lancer vraiment son entreprise dans l’Internet décentralisé que souhaite offrir le web 3.0. Et cela pour des raisons règlementaires, fiscales et surtout de prise en main. Le web 3.0 reste immensément complexe et réservé à des initiés. Pour Jack Dorsey, l’avenir d’internet est une addition entre le web 2.0 et le web 3.0 : une fusion entre l’internet des applications (et donc des usages) et de celui de la valeur. Pour cette raison, il parle de « web 5.0 ». Un nouvel internet décentralisé…mais facile à utiliser.

Vers un internet vraiment décentralisé ?

Au-delà de ces projections, force est de reconnaître que c’est l’émergence d’outils simples qui permettront le développement d’usages fluides d’un Internet de la valeur. Avec naturellement en première ligne le développement à venir de wallets intégrés aux outils traditionnels. Les tokens et les crypto-actifs ne sont en effet que des valeurs comme les autres alors pourquoi ne pas les stocker avec vos actions financières ou même dans votre compte en banque ? Et au-delà, la création de véritables places de marché et d’outils aussi « simples » que le sont aujourd’hui les applications financières est un prérequis.

Mais l’internet de demain, s’il doit conjuguer valeurs et applications, requiert également deux autres éléments : d’abord le développement des formations et de la recherche. L’impératif n’est pas de moindre ampleur à l’heure où l’industrie blockchain d’aujourd’hui est déjà en pénurie de talents. Ultime pré-requis : un engagement vraiment politique sur le sujet afin de préparer l’émergence de l’internet de demain (en matière d’attractivité comme en matière de simplification des cadres juridiques, fiscaux, etc).

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