Les villes peuvent aujourd’hui, grâce à l’IA - et notamment la reconnaissance visuelle -, se repenser en terme de circulation et d’utilisation du territoire urbain et ainsi mettre en marche la révolution de la smart city.
Quand l’IA arrive en ville
Les agglomérations peuvent s’améliorer de bien des façons : Tout d’abord, il est possible de mieux comprendre la ville que ce soit en analysant les déplacements urbains (piétons, vélos, voitures) et les espaces saturés de bouchons mais aussi en détectant les zones qui nécessitent une intervention de maintenance (nettoyage, éboueurs…). D’autres part, les smart cities pourraient aussi proposer des services innovants pour rendre meilleure la vie des citoyens. Par exemple en créant un audio guide urbain pour les aveugles, qui les avertirait des obstacles ou du trafic afin de rendre la ville plus accessible. Une autre proposition serait de comptabiliser les places de stationnement vides, et d’aiguiller les automobilistes vers ces emplacements.
La RGPD, un barrage au développement d’applications d’IA?
Aujourd’hui, la mise en place de ces innovations, qui pourraient s’appuyer en majeure en partie sur l’exploitation du réseau de caméras de surveillance des villes, est bloquée par la réglementation de la CNIL.
En effet, à l’heure de la RGPD, loi européenne régulant l’usage des données personnelles, quel avenir pour la smart city? Ces restrictions en terme de collecte de données posent d’épineux problèmes d’application pour les organisations désireuses d’améliorer l’espace urbain et l’expérience des usagers. Paradoxalement, ces données, extrêmement précieuses, ne sont pas utilisables car elles comportent des données personnelles (par exemple, des visages ou des plaques d’immatriculation). De plus, la conservation des images limitée dans le temps (pas plus d’un mois pour les espaces publics et les commerces) présente un sérieux frein à l'entraînement des IA, et par conséquent à l’application de cas d’usages.
L’anonymisation: une méthode efficace pour le respect des données personnelles
Anonymisation de plaques d’immatriculation sur une scène urbaine
Bien que la situation semble complexe, dans ce cas précis, la reconnaissance visuelle est à la fois le problème et la solution. Il est en effet possible de concilier exploitation des données et vie privée, en anonymisant les flux vidéos grâce à une IA, entraînée à détecter puis à flouter automatiquement les éléments constituant des données sensibles. Il s’agira par exemple, lorsqu’une caméra filme une rue passante, de localiser et flouter tous les visages des passants ainsi que les plaques d’immatriculation des véhicules. Ces données, maintenant anonymisées, pourront donc être conservées sur le long terme et être exploitées en cas de besoin. Les villes pourront ainsi constituer une base de données utilisable et durable qui va permettre de rendre possible les applications de la smart city et son essor. Il semblerait alors qu’il n’y ait aucun problème que l’IA ne puisse résoudre … pas même ceux qu’elle crée elle même.