Zoom sur les circuits reprogrammables eFPGA de Menta auxquels la BEI a accordé 7,5 millions d’euros
La start-up française Menta a annoncé le 2 février avoir emprunté 7,5 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement pour soutenir le développement de sa technologie de pointe : des semi-conducteurs reprogrammables. Une innovation de rupture, à destination de l’Edge et de l’IA.
« La vitesse de changement des algorithmes, à destination de l’intelligence artificielle ou de la cybersécurité, est très rapide, tandis le temps du développement d’un circuit intégré est toujours de plusieurs années. Le résultat est que certains de ces processeurs finissent morts-nés. » assène Yoan Dupret directeur général de Menta. C’est à partir de ce constat que la start-up française, lancée en 2007, a construit sa technologie de pointe, des circuits reprogrammables de type FPGA (Field Programmable Gate Array, réseau de portes programmables in situ) - pour laquelle la BEI a accordé un prêt de 7,5 millions d’euros le 2 février.
Contrairement aux processeurs classique, les FPGA n’ont pas de jeu d’instructions pré-établi. Au lieu de cela, un logiciel spécifique permet à l’utilisateur de réaliser la fonction logique qu’il souhaite pour correspondre au besoin de ses algorithmes. « La logique programmable, c’est une feuille blanche. Vous pouvez créer ce que vous voulez, émuler des fonctions qui n’existent pas sur un processeur, puis les réécrire à un autre moment », énumère Yoan Dupret. L'idée du eFPGA (embedded FPGA) que met en avant Menta consiste à débarrasser le cœur du FPGA de ses interfaces pour l'intégrer directement dans les systèmes sur puce, ou « Systems on Chip » (SoC) qui réunissent processeur, mémoire, interfaces, etc. sur une seule puce.
Des perspectives intéressantes pour l'IA
Les eFPGA sont composés de « cellules » reprogrammables, c’est-à-dire des blocs logiques configurables entourés d’un réseau de routage. « Ces réseaux sont comme des chemins d’autoroute qui vont connecter chaque cellule entre elles, et c’est cela qui va permettre de réaliser n’importe quelle fonction », décrit le dirigeant. Destiné à plusieurs types de marché, comme celui du edge computing – allant de petits capteurs aux grosses stations de 5 G –, cette technologie peut notamment faire valoir ses atouts dans le développement d’intelligence artificielle (IA), pointe Yoan Dupret.
Exemple avec une IA que l’on entrainerait à prédire des crimes dans un aéroport : « Si vous avez un tel nombre de faux positif que la police est toujours sur place, vous allez avoir besoin de réécrire vos algorithmes. La logique programmable vous permet de le faire au niveau physique », assure-t-il Une solution qui évite d’avoir à remplacer les GPU, très souvent utilisés en IA, ou les coûteux ASIC, ces circuits intégrés spécialisés. « Sans compter que les eFPGA sont moins gourmands en énergie », glisse Yoan Dupret.
Ils sont trois acteurs dans le monde à produire ce type de circuits intégrés, mais Menta est le seul à le faire en Europe. « Et nous sommes capable de fournir un produit à nos clients en quelques mois, là où nos concurrents mettent plusieurs années » fait valoir Yoan Dupret. Un délai qui peut se réduire à quelques semaines dans le cas des eFPGA « soft IP ». Présenté sous la forme d’un fichier d’instruction, le « soft IP » permet une plus grande flexibilité et donne au client une maitrise de bout en bout du produit, et a été annoncé par l'entreprise en décembre 2021.
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