Zone Euro: Le secteur des services pratiquement à l'arrêt en avril
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\ 08h52
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L'indice PMI composite, qui combine les données du secteur manufacturier et celles des services et est donc considéré comme un bon baromètre du climat économique global de la région, a chuté à 13,6 après 29,7 en mars, son plus bas niveau depuis la création des enquêtes en 1998.
Il dépasse très légèrement la première estimation publiée le mois dernier, qui le donnait à 13,5, mais reste très loin du seuil de 50 au-dessus duquel il traduirait une croissance de l'activité.
Le PMI du seul secteur des services a chuté à 12,0 après 26,4 en mars et 11,7 en première estimation.
"Puisqu'une part importante de l'économie de la région était à l'arrêt tandis que les infections au COVID-19 augmentaient, les chiffres économiques d'avril s'annonçaient inévitablement mauvais, mais l'ampleur de la baisse reste choquante", commente Chris Williamson, chef économiste d'IHS Markit.
ALLEMAGNE: CHOC SANS PRÉCÉDENT POUR LES SERVICES
Le secteur allemand des services a réalisé en avril sa pire perfomance jamais enregistrée sous l'effet de la crise du coronavirus, entraînant l'ensemble du secteur privé de la première économie d'Europe vers des niveaux historiquement bas.
L'indice des services compilé par IHS Markit lors de son enquête mensuelle auprès des directeurs d'achat (PMI) est tombé à 16,2 le mois dernier dans sa version définitive, contre 31,7 en mars.
L'indice composite, qui combine services et activité manufacturière, chute à 17,4, contre 35,0 en mars.
Les deux chiffres définitifs sont très légèrement supérieurs à de premières estimations.
Les services ont été frappés par la quasi-paralyse de l'hôtellerie, de la restauration et, plus généralement, des activités liées à l'éducation, à la culture et aux loisirs.
La chute de l'activité est bien plus prononcée qu'aux pires moments de la crise financière de 2008-2009, selon Phil Smith, économiste d'IHS Markit.
"Toutefois, et bien que le secteur manufacturier ait également enregistré une baisse record en avril, les enquêtes PMI confirment que le déclin de l'économie allemande a été moins sévère qu'en France, en Italie ou en Espagne, où les mesures de confinement ont été plus strictes", a-t-il dit.
FRANCE: EFFONDREMENT SANS PRÉCÉDENT DE L'ACTIVITÉ
Les entreprises françaises de services ont vu leur activité chuter le mois dernier à un niveau sans précédent en raison du confinement, l'indice PMI du secteur tombant à 10,2, un plus bas record, après 27,4 en mars.
Une première estimation l'avait donné légèrement au-dessus, à 10,4.
Les nouveaux contrats ont plongé et les entreprises de services ont réduit leurs effectifs dans des proportions elles aussi sans précédent depuis le lancement de l'enquête mensuelle d'IHS Markit.
L'indice PMI composite recule quant à lui à 11,1 après 28,9 en mars; l'estimation flash l'avait donné à 11,2.
"Un retour aux taux de croissance de long terme devrait être graduel car il faudra du temps pour que les consommateurs surmontent les hésitations qui entourent la santé publique et renouent avec leurs habitudes de consommation antérieures", commente Eliot Kerr, économiste d'IHS Markit.
ITALIE: CONTRACTION HISTORIQUE DE L'ACTIVITÉ TERTIAIRE
L'activité du secteur italien des services a subi en avril sa plus forte contraction depuis au moins 22 ans, montrent les résultats de l'enquête mensuelle d'IHS Markit, conséquence de la fermeture de la quasi-totalité des entreprises pour freiner l'épidémie.
L'indice PMI du secteur a reculé à 10,8 après 17,4 en mars, son plus bas niveau depuis la création de l'enquête en janvier 1998.
Il est toutefois légèrement meilleur qu'attendu puisque les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 9,0.
Le sous-indice des nouveaux contrats est tombé à 9,1 contre 13,8 en mars, là encore un plus bas historique.
Le PMI composite italien, qui combine services et secteur manufacturier, recule quant à lui à 10,9 après 20,2.
ESPAGNE: LE PLONGEON DE L'ACTIVITÉ S'EST POURSUIVI EN AVRIL
Le confinement strict en vigueur en Espagne a favorisé en avril la chute de l'activité du secteur des services, qui avait déjà atteint un plus bas record le mois précédent.
L'indice PMI des services a reculé à 7,1 après 23,0 en mars et 52,1 en février. Il était resté pendant six ans sans interruption supérieur au seuil de 50,0 séparant expansion et contraction.
"Sur la base des seuls chiffres de mars et avril, la pandémie est déjà sur le point de dépasser l'impact net sur le PIB de la crise financière mondiale et des années difficiles qui l'ont suivie", commente Paul Smith, directeur économique d'IHS Markit.
(Bureaux européens de Reuters, version française Marc Angrand et Patrick Vignal)