Manifestations violentes en Grèce. Appel à la préférence nationale en Grande-Bretagne... Alors que partout en Europe la grogne sociale monte, les ministres de l'Economie et des Finances européens, réunis au sein de l'Eurogroupe le lundi 10 février, ont lancé un appel aux entreprises pour limiter la casse sociale.
Celles-ci sont invitées à éviter
"le recours rapide et sans nuances aux licenciements collectifs", qui
"ne constitue pas une bonne méthode" face à la crise économique, a déclaré hier soir le luxembourgeois Jean-Claude Junker, le président du Forum. Comment ? En privilégiant le chômage partiel, avec des offres de formations pour les salariés concernés, le tout combiné à
"des systèmes de travail à temps partiel flexibles", explique un document approuvé lors de la réunion.
Sommet extraordinaire avant la fin du mois
Cet appel intervient alors que le chômage galope en zone euro depuis plusieurs mois. Il a grimpé à 8% en décembre, son plus haut niveau depuis plus deux ans et a
explosé en Allemagne en janvier, à +7,8%, alors que le marché du travail outre-Rhin avait plutôt bien résisté à la crise l'an dernier. En Espagne, touchée de plein fouet par la crise immobilière, il atteint désormais 14,4% !
"Nous partons de l'idée que les niveaux de chômage vont encore se développer davantage au cours de l'année 2009", s'est alarmé Jean-Claude Junker. Selon les dernières prévisions de la
Commission européenne, la récession, la pire qu'est connu l'Europe depuis 1945, devrait s'accompagner d'une hausse du taux de chômage d'environ trois points dans chez les Quinze entre 2008 et 2010.
Un sommet extraordinaire des chefs d'Etats européens consacré à la crise économique est prévu avant la fin février. Les Vingt-Sept devront faire le point sur les plans de relance de chaque Etat membre. Et tenter d'avancer de manière plus coordonnée.
C. R.