Zone euro: Contraction dans l'industrie, croissance globale faible

Bien que la contraction ait été compensée par une accélération nettement plus forte que prévu de l'activité dans les services, ce qui a permis une modeste croissance du secteur privé dans son ensemble, les résultats de l'enquête devraient inquiéter les responsables politiques, sachant que l'industrie est également un moteur pour le secteur des services.

Selon les premiers résultats publiés jeudi des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats, l'indice PMI "flash" composite pour la zone euro, qui regroupe le secteur manufacturier et celui des services, est monté à 51,4 contre 51,0 en janvier.

Il est supérieur aux estimations du consensus Reuters, dont la médiane le donnait à 51,1, mais inférieur au niveau qu'il a affiché pendant la majeure partie des quatre dernières années.

L'indice du seul secteur des services est ressorti en hausse à 52,3 après 51,2 en janvier alors que le marché l'attendait à 51,4.

Celui de l'industrie manufacturière, en revanche, est passé sous la barre qui sépare croissance et contraction, à 49,2, son plus bas niveau depuis juin 2013, contre 50,5 en janvier. Le consensus Reuters prévoyait un indice à 50,3.

Chris Williamson, économiste de Markit, estime que ces chiffres préfigurent une croissance de 0,1% seulement de l'économie de la zone euro au premier trimestre, inférieure au consensus Reuters qui se situe à 0,4%.

"L'économie de la zone euro est restée proche de la stagnation en février. Le tableau général continue de reflèter l'un des environnements d'activité les plus moroses que nous ayons connus pendant une bonne partie de l'an dernier", a-t-il dit.

"La faiblesse est menée par l'industrie manufacturière. Avec des carnets de commandes qui se détériorent de plus en plus vite, le rythme de contraction dans le secteur de production de biens devrait s'aggraver dans les mois à venir", a-t-il ajouté.

ALLEMAGNE: PMI COMPOSITE À UN PIC DE QUATRE MOIS

La croissance de l'activité dans le secteur allemand des services s'est accélérée en février pour atteindre son rythme le plus rapide en cinq mois, ce qui a permis de compenser un deuxième mois consécutif de contraction de l'activité manufacturière, montrent les premiers résultats des enquêtes PMI d'IHS Markit publiés jeudi.

Ces résultats suggèrent que le secteur des services, qui s'appuie sur la consommation privée, continuera à être un moteur pour la première économie d'Europe, affectée par une baisse des exportations.

L'indice PMI "flash" composite, qui regroupe le secteur manufacturier et celui des services, a atteint un pic de quatre mois à 52,7 après 52,1 en janvier. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre en léger recul à 52,0.

Celui du secteur manufacturier ressort en baisse à 47,6 après 49,7 en janvier alors que le consensus le donnait inchangé et celui des services, à 55,1, est supérieur au consensus (52,9) et en hausse également par rapport à janvier (53,0).

"Alors que des fondamentaux solides sur le marché intérieur tirent la croissance de l'activité dans les services, la baisse des exportations continue à peser sur les performances du secteur manufacturier", dit Phil Smith, économiste de Markit.

"Dans leur ensemble, les données continuent à indiquer un rythme très modeste de croissance sous-jacente de la production."

(Bureaux européens de Reuters)