Wall Street termine sur un faible rebond
Avec
\ 20h56
Avec
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a rebondi lundi après son net repli de vendredi, profitant d'un apaisement dans les frictions commerciales avec la Chine, mais les principaux indices ont réduit leurs gains en toute fin de séance après des informations de presse faisant état d'une perquisition chez un avocat du président Donald Trump.
L'indice Dow Jones a fini sur un gain modeste de 46,34 points, soit 0,19%, à 23.979,10 après avoir pris jusqu'à 441 points au plus haut du jour.
Le S&P-500, plus large, a gagné 8,69 points ou 0,33% à 2.613,16, terminant à 40 points de son plus haut du jour, et le Nasdaq Composite a clôturé à 6.950,34, en hausse de 35,23 points (0,51%) mais loin de son pic de la séance à 7.074.
Les indices ont piqué du nez dans les dernières minutes après une information du New York Times selon laquelle le FBI a perquisitionné le bureau de Michael Cohen, l'avocat personnel du président dans l'affaire Stormy Daniels, du nom d'une actrice porno qui dit avoir eu une relation sexuelle avec Trump en 2006.
Auparavant le marché avait salué les efforts de l'administration pour apaiser les craintes de guerre commerciale avec la Chine.
Après un tweet pendant le week-end de Donald Trump, qui disait miser sur un accord avec Pékin dans le domaine de la propriété intellectuelle, son conseiller économique Larry Kudlow a affirmé à la chaîne CNBC que les Etats-Unis seraient favorables à la formation d'une "coalition internationale" pour traiter du dossier des échanges avec la Chine. "Le président est ouvert à cela. Il n'en est pas encore à solliciter du soutien, mais il est ouvert", a-t-il déclaré.
Les rodomontades de Trump et menaces de sanctions commerciales réciproques entre Pékin et Washington ont mis les marchés sous pression la semaine dernière, dans la crainte de mesures protectionnistes qui freineraient la croissance mondiale. Wall Street a perdu plus de 2% vendredi, également affectée par une statistique de l'emploi inférieure aux attentes.
"Il ne se passera rien demain et, compte tenu de la nature changeante de cette administration américaine, il se peut bien qu'il ne se passe rien du tout au bout du compte", déclare Marshall Gittler, stratège chez ACLS Global, au sujet des frictions commerciales. "En même temps on ne sait jamais car la politique commerciale américaine est entre les mains d'un individu totalement imprévisible", ajoute-t-il.
Les marchés seront attentifs mardi à un discours du président chinois Xi Jinping au Boao Forum, l'équivalent chinois du Forum économique mondial de Davos.
Les investisseurs espèrent revenir aux fondamentaux du marché avec le coup d'envoi des publications de résultats du premier trimestre qui sera donné vendredi par les banques JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo.
Dopés pour partie par la baisse des impôts sur les sociétés voulue par Donald Trump, les bénéfices des entreprises composant le S&P 500 sont vus en moyenne en hausse de 18,4% sur la période janvier-mars, ce qui serait leur progression trimestrielle la plus marquée en sept ans.
"On compte sur la saison des résultats pour rétablir la tendance haussière du marché", dit Keith Lerner, stratège chez SunTrust Advisory Services à Atlanta.
AVEXIS EN VUE APRÈS SON RACHAT PAR NOVARTIS
Seuls six des 11 grands indices sectoriels S&P ont conservé des gains en clôture, les plus fortes hausses étant pour la santé (+0,93%) et les technologiques (+0,78%).
En tête du Dow Jones, Merck s'est adjugé 5,25% après avoir annoncé le succès d'un essai clinique de son produit phare Keytruda dans le traitement du cancer du poumon.
Alcoa et Century Aluminium ont bondi de respectivement 5,35% et 12,09%, profitant du bond de 4,4% des cours de l'aluminium sur le London Metal Exchange après l'annonce de sanctions américaines contre la Russie qui visent notamment Rusal, l'un des principaux producteurs du métal.
Egalement recherché, Monsanto a pris 6,19% en réaction à une information du Wall Street Journal selon laquelle le département américain de la Justice a autorisé son projet de fusion avec l'allemand Bayer.
Parmi les valeurs de second rang, AveXis, un laboratoire spécialisé dans les maladies rares, s'est envolé de 81,57% après l'annonce de son rachat pour 8,7 milliards de dollars par le suisse Novartis.
Aux technologiques, Apple a pris 0,99% et Facebook s'est apprécié de 0,46% à la veille de l'audition très attendue de son fondateur et PDG Mark Zuckerberg devant une commission du Congrès au sujet du détournement de données personnelles de millions d'utilisateurs.
(Avec Sweta Singh et Diptendu Lahiri à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)