Wall Street se prépare à un déluge de résultats
par Alison Griswold
NEW YORK (Reuters) - Wall Street est en route pour son meilleur mois depuis janvier mais il faudra pour cela que les résultats de sociétés continuent de rassurer les investisseurs, et la semaine qui vient sera cruciale en la matière.
Huit composantes du Dow Jones et Apple, la deuxième capitalisation boursière américaine, comptent parmi les entreprises qui publieront d'ici vendredi leurs comptes du deuxième trimestre. Au total, ce sont 157 des valeurs de l'indice S&P-500 qui feront leurs publications.
À ce jour, les résultats sont ressortis majoritairement au-dessus des estimations des analystes, mais ces dernières avaient été revues en nette baisse depuis le début de l'année. Selon les données Thomson Reuters, les profits sont globalement prévus en hausse de 2,9% par rapport au deuxième trimestre 2012, au lieu d'une estimation de +8,4% en début d'année, et une croissance moyenne de seulement 1,1% est anticipée pour les chiffres d'affaires.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a gagné 0,5% et le S&P-500 0,7%, aidés par des publications meilleures qu'attendu d'IBM, de General Electric et du secteur bancaire. Le S&P, monté à de nouveaux records jeudi et vendredi, affiche à présent une hausse de 18,6% depuis le 1er janvier.
Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a au contraire cédé 0,3% sur la semaine, plombé par Google et surtout Microsoft qui ont publié jeudi soir des résultats inférieurs aux attentes.
Sur les 104 sociétés du S&P-500 qui ont publié leurs comptes à ce jour, 65,4% ont fait mieux qu'attendu au niveau des bénéfices mais seulement 51% ont battu le consensus pour le chiffre d'affaires - une proportion toutefois supérieure à celle des quatre trimestres précédents.
APPLE ATTENDU AU TOURNANT
Parmi les résultats au menu de la semaine figurent AT&T, McDonald's et Boeing, toutes trois composantes du Dow, ou encore Ford, Visa et United Parcel Service (UPS), ce dernier étant considéré comme un baromètre de l'activité économique aux Etats-Unis.
Mais le morceau de choix sera sans conteste Apple, qui publie mardi après la clôture et dont les investisseurs attendent de voir s'il pourra inverser la tendance des résultats jusqu'ici plutôt mitigés des valeurs technologiques.
Au premier trimestre, le fabricant de l'iPhone a accusé la première baisse de son bénéfice depuis une décennie et les analystes anticipent un nouveau recul - de 21% selon l'estimation moyenne - au deuxième trimestre, avec une croissance du chiffre d'affaires limitée à 0,2% sur un an.
Les analystes sont également sensibles aux perspectives des entreprises. Jeff Immelt, le directeur général de General Electric, a contribué à la hausse de son cours de Bourse vendredi (+4,6%) en se disant optimiste pour le reste de l'année, comme d'ailleurs d'autres dirigeants de grands groupes.
Les analystes partagent pour l'instant cet optimisme. Selon les données Thomson Reuters, les bénéfices par action sont attendus en hausse de 7,8% au troisième trimestre puis de 12,4% au quatrième, ce qui marquerait une nette accélération. Mais ces estimations sont susceptibles d'être révisées en baisse, comme elles l'ont été pour le deuxième trimestre.
Du côté des indicateurs, la semaine sera calme avec deux statistiques sur le marché de l'immobilier - les ventes dans l'ancien, lundi, et celles de logements neufs, mercredi, toutes deux attendues en hausse - et l'estimation préliminaire de l'indice PMI des directeurs d'achat calculé par Markit.
La Réserve fédérale, quant à elle, s'efface de l'actualité - aucune prise de parole n'est à l'agenda - après avoir tenu le marché en haleine toutes ces dernières semaines et alimenté la hausse des indices depuis le début de l'année avec sa politique monétaire ultra-généreuse.
"Jusqu'ici la Fed a servi de moteur au marché mais maintenant il est temps pour elle de passer le relais aux résultats de sociétés", dit Kristina Hooper, responsable des investissements chez Allianz Global Investors à New York. "Les résultats seront vraiment cruciaux pour confirmer le redressement du marché boursier."
Véronique Tison pour le service français