Wall Street rebondira une fois le "shutdown" surmonté
NEW YORK (Reuters) - L'impasse politique autour du budget et du plafond de la dette ne pèsera pas durablement sur les actions américaines et l'indice S&P 500 devrait terminer l'année sur une hausse de 21%, selon l'enquête trimestrielle Reuters publiée mercredi.
A l'approche de la date-butoir pour le relèvement du plafond de la dette fédérale, le marché actions pourrait connaître un regain de volatilité voire une correction en cas de dégradation de la note souveraine des Etats-Unis, préviennent les stratégistes. Ils y voient une opportunité d'achat dans la perspective d'une résolution de la crise budgétaire.
Les 42 analystes interrogés par Reuters prévoient que le S&P 500 finira l'année à 1.725 points, selon la médiane de leurs estimations. L'indice enregistrerait ainsi une progression de 4,2% par rapport à son niveau de clôture de mardi à 1.655,45 points et de 21% sur l'année.
Le S&P 500 devrait s'établir à 1.845 points à la fin 2014, soit une progression limitée à 7% par rapport à son niveau attendu à la fin de cette année.
L'indice Dow Jones terminerait quant à lui l'année en cours à 15.500 points et la prochaine à 16.500, selon la médiane des prévisions.
Le ralentissement anticipé des rachats d'actifs par la Réserve fédérale américaine devrait freiner la progression des indices, selon les stratégistes interrogés.
Les analystes s'attendent majoritairement à ce que la Fed réduise son programme actuel de 85 milliards de dollars d'achat d'actifs par mois d'ici la fin de cette année et qu'elle relève ses taux directeurs dans le courant de l'année 2015.
De nombreux investisseurs redoutent toutefois qu'une prolongation du "shutdown", la fermeture de la majeure partie des administrations fédérales, ne sape la confiance des ménages et ne fragilise une reprise américaine encore mal assurée.
La hausse de Wall Street, qui a vu les indices de référence S&P 500 et Dow Jones voler de record en record, pourrait alors être remise en question si un affaiblissement de la croissance devait peser sur la progression des bénéfices des entreprises.
"Nous n'avons eu qu'une croissance anémique et la question sera de savoir si l'économie peut continuer à croître sans un soutien (monétaire) massif", relève Adam Sarhan, dirigeant de Sarhan Capital.
Les valorisations actuelles correspondent à un multiple des bénéfices à douze mois de 14,2 fois contre 13,1 fois au début 2013, un niveau encore relativement bas historiquement. La hausse attendue des bénéfices a toutefois été ramenée à 5,9% en moyenne pour l'exercice en cours contre 7,4% début juillet, selon le consensus Thomson Reuters.
Caroline Valetkevitch et Julia Edwards, Marc Joanny pour le service français, édité par Dominique Rodriguez