Wall Street ouvre en en baisse, inquiétudes sur la Fed
par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a ouvert en baisse modérée mardi, poursuivant ainsi son repli entamé vendredi dans un nouvel accès de craintes de voir la Réserve fédérale américaine dénouer plus rapidement que prévu son programme de soutien à l'économie.
Vers 14h40 GMT, l'indice Dow Jones perdait 63,96 points, soit 0,40%, à 15.944,81. Le Standard & Poor's 500, plus large, reculait de 0,26% à 1.796,19 et le Nasdaq Composite cédait 0,09% à 4.041,72.
La veille, le marché boursier américain avait terminé dans le rouge à la suite de données macro-économiques montrant une amélioration à la fois dans le secteur manufacturier américain que dans celui de la construction.
Toute statistique meilleure que prévu est accueillie avec prudence depuis quelques mois en raison de son incidence supposée sur le calendrier de la Fed.
Le troisième programme d'assouplissement quantitatif de la banque centrale, mis en place en septembre 2012 et tournant actuellement au rythme de 85 milliards de dollars de rachats d'actifs obligataires par mois, est le principal, voire le seul, facteur de hausse de Wall Street depuis le début de l'année.
Le S&P 500 est sur une série de huit hausses hebdomadaires consécutives, la plus longue depuis celle de neuf semaines de hausse d'affilée intervenue entre novembre 2003 et janvier 2004. Le Dow Jones et le S&P 500 ont multiplié les records en 2013.
Certains intervenants de marché estiment donc que le marché actions américain souffre depuis quelques jours d'un mouvement de prises de bénéfices.
"A court terme, la tendance semble baissière, mais je ne vais pas dire que nous sentons les prémisses d'une correction de 3% à 5%", a déclaré Gordon Charlo, directeur général de Rosenblatt Securities.
A ce stade, les intervenants de marché sont nombreux à penser que la Fed commencera à diminuer l'ampleur de son programme d'assouplissement quantitatif en mars.
La banque centrale a dit qu'elle commencera à dénouer ce programme quand elle jugera que les bases de la reprise économique américaine - notamment mesurées par le marché de l'emploi - sont suffisamment solides.
A cet égard, la batterie d'indicateurs macro-économiques au programme du reste de la semaine - avec au premier chef les créations d'emplois de novembre, statistique attendue vendredi - pourra donner une esquisse de tableau de l'état de la conjoncture aux Etats-Unis.
Rien n'est toutefois au programme de ce mardi, hormis les ventes de voitures neuves pour le mois de novembre.
Du côté des valeurs, l'action Yum Brands perdait 3,2% à 75,20 dollars après que la maison mère de, entre autres, Kentucky Fried Chicken, a dit lundi que le chiffre d'affaires de ses restaurants KFC en Chine, son plus gros marché, avait stagné en novembre malgré le succès de son offre de poulet à moitié prix.
Le titre Apple avançait de plus de 2% à la suite d'un relèvement de recommandation sur la valeur, UBS étant passé à l'achat.
Lundi, le fabricant d'iPhone et d'iPad a par ailleurs fait état du rachat de Topsy, une société spécialisée dans l'analyse de données recueillies par des réseaux sociaux comme Twitter, un achat inhabituel pour groupe davantage focalisé sur des produits que sur du partage d'informations.
Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison