Wall Street ignore la Fed et bouge peu
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NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York est restée mercredi insensible au compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale et a fini dans le désordre avec des variations modestes, suffisantes toutefois pour permettre à l'indice Dow Jones de battre à nouveau ses records en séance et à la clôture.
Le Dow Jones, soutenu par la forte progression du titre DuPont, a pris 32,60 points, soit 0,16%, à 20.775,60 après un pic à 20.781,59. Le Standard & Poor's-500, principale référence des investisseurs, a cédé 2,56 points (-0,11%) à 2.362,82 et le Nasdaq Composite a clôturé sur un recul de 5,32 points (-0,09%) à 5.860,63.
La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed n'a guère ému les investisseurs.
La Fed n'a pas touché à sa politique monétaire lors de cette réunion des 31 janvier et 1er février derniers mais nombre de participants ont déclaré qu'il pourrait être approprié de relever les taux "assez vite", d'après ces minutes.
La présidente de la Fed, Janet Yellen, a tenu un discours assez proche la semaine dernière tandis que le gouverneur de l'institut, Jerome Powell, a déclaré mercredi, séparément des minutes, qu'une hausse de taux serait à l'étude lors de la prochain réunion en mars.
Les traders estiment la probabilité d'un relèvement de taux à 27% en mars et à 53% en mai, d'après les données Thomson Reuters publiées après les minutes.
Pour Walter Todd, responsable de l'investissement chez Greenwood Capital, le marché s'en tient à ses prévisions malgré les différentes déclarations de la Fed.
"Je ne vois rien dans les minutes qui change ce scénario", a-t-il dit. "(La Fed) essaie de se donner un maximum de souplesse pour agir."
Les minutes de la Fed montrent aussi sa grande incertitude face au manque de visibilité sur le programme économique du nouveau président américain Donald Trump, dont les promesses de relance et de dérégulation ont fait grimper Wall Street à des records depuis son élection le 8 novembre.
VALORISATIONS ÉLEVÉES
Les valorisations élevées atteintes par les actions plaident de plus en plus en faveur d'une pause sur les marchés américains.
Le S&P-500 se traite à 17,8 fois les bénéfices estimés à un horizon de 12 mois, au-dessus de la moyenne à long terme de 17,2, selon Thomson Reuters Datastream.
Signe d'un possible essoufflement, les clients de Bank of America Merrill Lynch ont allégé de 2,1 milliards de dollars leurs portefeuilles d'actions la semaine dernière, une première depuis l'élection de Donald Trump, a annoncé l'intermédiaire.
Le S&P-500 a gagné pour l'instant environ 5,5% en 2017 et il se dirige ainsi vers son meilleur début d'année depuis janvier-février 2013.
Il est notamment porté par les valeurs technologiques, dont l'indice sectoriel a connu mercredi une 15e séance consécutive de hausse (+0,16%).
Le secteur de l'énergie (-1,58%) a en revanche été pénalisé par le recul des cours du pétrole sur fond de crainte d'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis.
Aux valeurs individuelles, DuPont a pris 3,4% à 79,80 dollars, de loin la plus forte hausse du Dow Jones.
Des sources ont déclaré à Reuters que les autorités européennes s'apprêtaient à donner leur accord au projet de fusion à 130 milliards de dollars (123 milliards d'euros) entre DuPont et son compatriote Dow Chemical, l'un des trois grands projets de concentration en cours dans le secteur agrochimique.
L'action Dow Chemical a gagné 4% à 63,67 dollars.
Facebook a touché un record en séance à 136,79 dollars avant de finir sur un gain de 1,8% à 136,12 dollars. Le titre a été le principal soutien du S&P-500. Le réseau social discute avec les organisateurs du championnat nord-américain de baseball de la possibilité de diffuser un match en direct par semaine lors de la prochaine saison, selon des sources.
Avec une hausse de 7,33% à 54,15 dollars, Garmin, fabricant de GPS et de bracelets connectés, a pour sa part signé la plus forte hausse du S&P-500 à la faveur de résultats et de prévisions supérieurs aux attentes.
(Bertrand Boucey pour le service français)