Wall Street finit en baisse, faute de catalyseur
par Ryan Vlastelica
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en baisse modérée lundi, les investisseurs ne trouvant pas de nouveaux catalyseurs pour faire monter encore le marché actions américain, qui vient d'enchaîner huit semaines consécutives de hausse, et ce malgré la publication d'indicateurs macro-économiques jugés positifs.
L'indice Dow Jones a cédé 0,48%, soit 77,64 points à 16.008,77. Le S&P-500, plus large, a perdu 4,91 points, soit 0,27%, à 1.800,90. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 14,63 points (-0,36%) à 4.045,26.
Le repli du marché, resté proche de l'équilibre pendant une bonne partie de la séance, s'est surtout dessiné dans la dernière heure de transactions.
Le secteur manufacturier américain a crû en novembre à son rythme le plus soutenu en deux ans et demi et les embauches ont augmenté, a montré l'enquête de l'Institute of Supply Management (ISM) publiée dans la journée.
Une autre mesure de l'activité de ce secteur, celle du cabinet Markit, a également suggéré un net rebond le mois dernier.
Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont atteint de leur côté en octobre leur niveau le plus élevé depuis près de quatre ans et demi, selon des chiffres du département du Commerce, portées par une hausse des travaux public.
Mais, porté par l'anticipation d'un maintien des mesures de soutien de la Réserve fédérale pendant au moins encore quelques mois, le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, affiche une hausse de près de 27% depuis le début de l'année.
Son actuelle série de gains hebdomadaires est la plus longue depuis celle de neuf semaines de hausse d'affilée intervenue entre novembre 2003 et janvier 2004. Le Dow Jones et le S&P 500 ont multiplié les records en 2013.
"Nous ne nous attendons pas à un repli significatif, mais nous ne fonçons pas tête baissée étant donnés le niveau auquel est parvenu Wall Street et l'absence de vrais catalyseurs", a estimé John Norris, directeur général de la gestion de fortune chez Oakworth Capital Management.
A ce stade, les intervenants de marché sont nombreux à penser que la Fed commencera à diminuer l'ampleur de son programme d'assouplissement quantitatif - qui tourne actuellement au rythme de 85 milliards de dollars de rachats d'actifs obligataires par mois - en mars.
BAISSE DE L'INDICE DU SECTEUR DE LA DISTRIBUTION
La banque centrale a dit qu'elle commencera à dénouer ce programme quand elle jugera que les assises de la reprise économique américaine - notamment mesurées par le marché de l'emploi - sont suffisamment solides.
A cet égard, la batterie d'indicateurs macro-économiques au programme du reste de la semaine - avec au premier chef le nombre de créations d'emplois du mois de novembre, statistique attendue vendredi - pourra donner une esquisse de tableau de l'état de la conjoncture aux Etats-Unis.
Le Dow Jones a été plombé par le titre 3M, l'un de ses composants, qui a reculé de 4,37% à 127,68 dollars après que JP Morgan a abaissé sa recommandation sur la valeur de "pondération en ligne" à "sous-pondérer".
L'action Forest Laboratories a bondi de 9,76% à 56,32 dollars, affichant la plus forte hausse du S&P 500, après que l'entreprise a annoncé à la fois son intention de racheter auprès de Merck les droits d'un nouveau traitement de la schizophrénie et sa volonté de réduire ses coûts opérationnels de 500 millions de dollars d'ici l'exercice fiscal 2016.
Le titre Dow Chemical a gagné 2,36% à 39,98 dollars après que le groupe chimique a annoncé son intention de céder un gros bloc de ses activités dans le chlore, la plus ancienne de son portefeuille, dans le cadre d'un projet de cession ou de scission d'activités chimiques liées aux matières premières.
Au lendemain du long week-end de Thanksgiving, qui marque traditionnellement le coup d'envoi des achats liés aux fêtes de fin d'année, l'indice S&P du secteur de la distribution a reculé de 0,68%.
Les Américains ont été plus nombreux que l'an dernier à se ruer dans les magasins pendant ce week-end, selon des données publiées dimanche par la Fédération nationale du commerce de détail (National Retail Federation, NRF).
Mais, la dépense moyenne par client a cependant baissé à 407,02 dollars contre 423,55.
Ceci étant dit, les ventes en ligne aux Etats-Unis devraient atteindre la barre des deux milliards de dollars (1,48 milliard d'euros) en ce jour de "Cyber Monday", ce qui serait une première depuis que le cabinet d'études comScore a commencé à répertorier ce type de données.
"Je n'ai pas été emballé par les chiffres de "Black Friday" (le vendredi qui suit Thankgiving, qui tombe toujours un jeudi). Mais la saison des achats des fêtes de fin d'année est loin d'être terminée. Et elle devrait être meilleure que l'année dernière (...) les gens ont plus d'argent à dépenser", a estimé John Norris.
Benoit Van Overstraeten pour le service français