Wall Street espère une poursuite du repli du dollar
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\ 16h52
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NEW YORK (Reuters) - Les dernières semaines ont montré une corrélation entre l'affaiblissement du dollar et la hausse de Wall Street qui, espèrent les investisseurs, se poursuivra encore quelque temps.
Après un début d'année catastrophique, le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 viennent tout juste de passer en territoire positif depuis le 1er janvier, en partie sur le sentiment que la baisse du dollar observée depuis trois semaines aura un effet positif sur les bénéfices des entreprises.
Le billet vert s'était renforcé de plus de 2% face à un panier de grandes devises entre mi-septembre et mi-février, réagissant à l'amorce d'une remontée des taux d'intérêt de la Réserve fédérale quand la Banque du Japon et la Banque centrale européenne amplifiaient au contraire leurs politiques monétaires accommodantes.
Mais il est retombé de plus de 3% sur les trois dernières semaines dans l'anticipation d'une pause de la Fed, laquelle a effectivement réduit de moitié, mercredi, ses projections de hausses des taux cette année.
Avec la baisse du dollar, le S&P-500 a regagné environ 9% depuis son plus bas du 11 février et sa hausse de 0,44% vendredi l'a hissé en territoire positif sur l'année, avec un gain de 0,28% depuis le 1er janvier.
La faiblesse du dollar a soutenu les cours du pétrole qui ont repassé le cap des 40 dollars pour la première fois en 2016, ce dont ont profité les valeurs de l'énergie à Wall Street.
Le billet vert s'échangeait aux environs de 1,1270 pour un euro et 111,50 yens vendredi soir, en repli de respectivement 3,8% et 7,4% depuis le début de l'année.
SEMAINE ÉCOURTÉE
En l'absence de résultats de sociétés, l'attention des investisseurs se portera sur les indicateurs économiques et leur éventuelle incidence sur les taux de change.
La semaine sera toutefois écourtée avec le marché boursier qui sera fermé vendredi pour le Vendredi Saint et ne pourra donc réagir aux chiffres définitifs de la croissance du quatrième trimestre publiés ce jour-là.
Lundi et mercredi seront publiés les chiffres de ventes dans l'immobilier en février et le marché prendra connaissance jeudi des commandes de biens durables du même mois, en plus de la statistique hebdomadaire des nouvelles inscriptions au chômage.
Quincy Krosby, analyste chez Prudential Financial à Newark (New Jersey), espère aussi que de nouvelles enquêtes régionales de la Fed, comme celle de Richmond, permettront de confirmer l'amélioration des conditions dans le secteur manufacturier dont ont fait état les enquêtes publiées ces derniers jours pour les régions de New York et de Philadelphie.
"On a le sentiment que le secteur manufacturier a touché un plancher mais on veut s'assurer que c'est général à l'échelle du pays", explique-t-elle.
Michael O'Rourke, stratège chez JonesTrading à Greenwich, dans le Connecticut, avertit cependant que la tendance longue du dollar reste liée aux écarts de taux entre les Etats-Unis, la zone euro et le Japon.
"Après la réaction épidermique qu'on a eue en réaction au communiqué de politique monétaire, je m'attends à ce que le billet vert reprenne son mouvement ascendant", dit-il. "Nos taux directeurs vont dans un sens, les leurs vont dans l'autre et quoiqu'il arrive les écarts vont s'élargir".
Du côté des entreprises, Apple, la première capitalisation boursière mondiale, fera lundi une présentation à son siège de Cupertino, en Californie. Les analystes s'attendent à ce que la firme à la pomme dévoile notamment un iPhone plus petit et moins cher, destiné aux marchés émergents.
Mardi, c'est Nike qui sera attendu avec la publication des résultats du troisième trimestre de son exercice décalé.
(Véronique Tison pour le service français)