Wall Street attendue sur une note hésitante, l'optimisme s'effrite
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\ 13h02
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PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir dans le désordre mardi au lendemain d'un rebond spectaculaire tandis que les Bourses européennes hésitent sur la direction à suivre, le sursaut d'optimisme suscité par l'accord trouvé au Sénat américain sur un plan de soutien massif à l'économie retombant déjà.
Les futures sur les principaux indices américains signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% pour le Dow Jones mais en baisse de 0,8% pour le Nasdaq et le S&P-500.
Après une ouverture en nette hausse puis un bref passage dans le rouge, le CAC 40 gagne 1,47% à 4.305,11 vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax, lui reste en baisse et cède 0,94%. Le Footsie à Londres prend 1,3%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,96%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,29% et le Stoxx 600 de 1,06%.
L'administration Trump et les sénateurs américains sont parvenus mercredi à un compromis sur un vaste plan de soutien à l'économie américaine de 2.000 milliards de dollars (1.842 milliards d'euros) qui doit être voté à la Chambre haute du Congrès dans la journée avant son passage à la Chambre des représentants.
La perspective de la signature de cet accord avait permis à Wall Street de s'envoler mardi soir avec notamment un indice Dow Jones enregistrant sa plus forte progression en une séance depuis 1933.
Les marchés asiatiques ont également profité de cette embellie des actions mondiales: les Bourses de Chine continentale, ont pris plus de 2% et le Nikkei à Tokyo plus de 8%, sa plus forte hausse journalière depuis 2008.
Mais comme très souvent ces dernières semaines, la tentative de rebond semble manquer de souffle.
"L'environnement d'investissement reste flou et il est encore difficile de savoir si le mouvement actuel se transformera en une véritable reprise ou en une simple correction haussière d'un marché baissier", a déclaré Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
"La plupart des indices de référence européens se rapprochent désormais de plus en plus de niveaux de résistance majeurs et, en l'absence de progrès significatifs dans la lutte contre le virus mortel, on peut s'attendre à une réaction brutale lorsque les prix atteindront ces zones".
Avec 3.434 morts, le bilan en Espagne est désormais plus lourd qu'en Chine continentale où 47 nouveaux cas de contamination au coronavirus et quatre décès supplémentaires ont été recensés.
Dans ce contexte, l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne s'est dégradé encore plus fortement qu'attendu en mars pour tomber à son plus bas niveau depuis près de 11 ans.
VALEURS EN EUROPE
Plusieurs secteurs sont passés dans le rouge à la mi-séance à commencer par celui de la chimie qui perd 1,82%. A Francfort, le titre BASF (-4,6%) accuse la plus forte baisse de Dax devant Lufthansa (-3,37%) .
Malgré la baisse de la compagnie allemande, l'indice Stoxx du voyage aérien et des loisirs (+1,62%), très régulièrement massacré en Bourse, se maintient en hausse et affiche la deuxième plus forte progression, dernière le secteur pétrolier et gazier (3,23%).
A Paris, Société générale (+9,96%) est en tête du CAC devant Safran et Total.
Altice Media grimpe de 9,08% au lendemain de résultats supérieurs aux attentes.
Ipsen recule pour sa part de 6,02% après avoir annoncé la suspension de ses objectifs annuels.
TAUX
Après un bref moment de repli, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont repartis à la hausse mais loin de leurs plus hauts du jour. Celui du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,295% alors qu'il était remonté en séance à -0,275%. Son équivalent français prend tout juste un point de base à 0,194%.
Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans prend trois points de base à 0,8497%.
CHANGES
La perspective du plan de relance américain, synonyme de creusement du déficit budgétaire, favorise la baisse du dollar entamée sur les deux dernières séances après la hausse spectaculaire de la semaine dernière.
L'indice mesurant l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence abandonne 0,58% et l'euro évolue légèrement au-dessus de 1,08 dollar.
PÉTROLE
Les prix pétroliers sont repartis à la baisse, le fort repli de la demande du à la propagation du coronavirus prenant le pas sur l'important plan de relance économique américain.
Le Brent cède 2,95% à 26,35 dollars le baril et le brut léger américain recule de 1,33% à 23,69 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)