Wall Street a réduit ses pertes, le Nasdaq dans le vert
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\ 21h46
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L'indice Dow Jones a cédé 103,88 points, soit 0,41%, à 25.439,39 et le S&P-500, plus large, a abandonné 7,30 points ou 0,27% à 2.745,73.
Le Nasdaq Composite, qui avait lui aussi débuté la séance en baisse, a finalement grignoté 6,58 points (0,09%) à 7.426,96.
Comme le Dow, le S&P a réduit ses pertes l'après-midi et est parvenu à clôturer au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, un niveau technique important, une fois passé le choc de l'annonce d'une chute de 1,2% des ventes au détail en décembre.
Ce chiffre qui marque leur plus forte baisse depuis plus de neuf ans paraît confirmer un net ralentissement de l'économie fin 2018 et justifier la prudence de la Réserve fédérale dans la conduite de sa politique monétaire.
Dans la foulée, la Fed d'Atlanta mais aussi JPMorgan Chase et Barclays ont sensiblement réduit leur prévision de croissance pour le quatrième trimestre.
"Il ne fait pas de doute, décembre a été un mois difficile pour le commerce de détail et cela se reflète dans les estimations de résultats pour le premier trimestre, qui sont désormais négatives", commente Tim Ghriskey, stratège chez Inverness Counsel à New York.
Certains économistes ont cependant mis en doute la fiabilité de la statistique en raison de la fermeture partielle des administrations fédérales qui a pu perturber la collecte de données. "Cette publication (...) paraît tellement incongrue au regard de la tendance générale des dépenses de consommation et d'autres données publiées sur la période des fêtes qu'elle soulève des interrogations sur sa fiabilité", dit Ward McCarthy, économiste chez Jefferies.
Le marché reste aussi suspendu aux négociations commerciales à Pékin qui se poursuivent en présence du représentant au Commerce américain, Robert Lighthizer, et du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin. Selon l'agence Bloomberg, le président Donald Trump serait prêt à repousser de 60 jours l'ultimatum fixé à la Chine pour la conclusion d'un accord, à défaut duquel il menace de relever les droits de douane sur plus de 200 milliards de dollars de produits chinois importés.
VALEURS
Le compartiment de la distribution a cédé 0,63% en réaction aux ventes au détail.
Six des 11 grands indices sectoriels S&P 500 ont fini dans le rouge, la plus forte baisse étant pour les produits de consommation de base (-1,22%), lestés par Coca-Cola qui a chuté de 8,44%, de loin la plus mauvaise performance du Dow Jones, après des résultats accompagnés de prévisions décevantes pour 2019.
PepsiCo, qui publie vendredi, a cédé 1,34% dans le sillage de son concurrent.
Le tassement des rendements obligataires, alors qu'une pause de la Fed sur ses taux ne semble plus faire de doute, a pénalisé les valeurs financières (-1,16%).
En tête du Dow Jones, l'équipementier des réseaux Cisco s'est adjugé 1,89% en réaction à des résultats trimestriels meilleurs que prévu.
Hors du Dow, l'assureur American International Group a chuté de 9,03%, sa plus mauvaise séance depuis quatre ans, après l'annonce d'une perte trimestrielle.
Les bénéfices des entreprises, estimés en hausse de 16,2% au quatrième trimestre 2018, sont attendus en repli de 0,3% sur les trois premiers mois de 2019, selon les données de Refinitiv.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les statistiques ont été nombreuses, certaines en rattrapage du "shutdown" qui avait perturbé leur sortie ces dernières semaines.
Les ventes au détail ont chuté de 1,2% en décembre, leur recul le plus prononcé depuis septembre 2009, alors que les économistes tablaient en moyenne sur une hausse de 0,2%. Les données de novembre ont en outre été légèrement révisées à la baisse, à une hausse de 0,1% et non plus de 0,2%.
Les inscriptions au chômage ont de leur côté augmenté de façon inattendue la semaine dernière, de 4.000 à 239.000, entraînant la moyenne mobile sur quatre semaines à un pic d'un an, ce qui semble annoncer un tassement de la croissance du marché du travail.
Les prix à la production ont baissé de 0,1% en janvier comme en décembre, dans le sillage des prix alimentaires et énergétiques, pour une hausse de 2,0% sur un an, la plus faible depuis juillet 2017.
Les stocks des entreprises ont diminué de 0,1% en novembre, leur baisse la plus prononcée depuis huit mois, au lieu de la hausse de 0,3% attendue en moyenne par le marché.
LA SÉANCE EN EUROPE
La statistique américaine des ventes au détail a fait virer à la baisse la plupart des Bourses européennes, Londres faisant exception à la faveur d'un repli de la livre sterling.
A Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,23%, à 5.062,52 points, après être monté auparavant jusqu'à 5.117,79 points. Le Dax allemand a perdu 0,69% mais le Footsie britannique a gagné 0,20%.
L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,62%, le FTSEurofirst 300 0,21% et le Stoxx 600 0,32%. [.EUFR]
(avec Stephen Culp à New York, Véronique Tison pour le service français)