Volum-e investit 11,5 millions d’euros dans une plateforme de fabrication additive
Le prototypiste Volum-e installé à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime) investit 11,5 millions d'euros dans une plateforme de fabrication additive et entre en production industrielle. Ces machines vont permettre de fabriquer des pièces métalliques de haute qualité par fusion laser de poudres métalliques, directement à partir de données CAO.
Volume-e, le spécialiste du prototypage et développement de pièces complexes, installé à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime) a inauguré le 9 novembre une plateforme de fabrication additive qui représente un investissement de 11,5 millions d’euros sur trois ans. La région Normandie cofinance cette plateforme à hauteur d’1,8 million d’euros.
Huit nouvelles machines de fabrication additive métallique abritées dans un nouveau bâtiment viennent compléter l’équipement industriel de cette PME déjà dotée de 22 machines (12 pour le métal et 10 pour le plastique) destinées au prototypage de haute qualité et au développement de pièces complexes. "Ces nouvelles machines vont permettre la fabrication additive de pièces métalliques de plus grande taille et dans des matériaux différents, chaque machine étant dédiée à un matériau. Avec ces nouvelles machines, nous passons au stade industriel", explique Hervé Michel, directeur commercial de Volum-e.
Un objet physique à partir d’une copie numérique
La fabrication additive métallique consiste à fabriquer, couche par couche, par ajout de poudre métallique en fusion, un objet physique à partir d’une copie numérique. Comme l’explique Hervé Michel, "on ajoute des couches par addition de matière alors que les techniques traditionnelles (fraisage, décolletage …) reposent sur l’enlèvement de matière". La technologie consiste à fabriquer un objet en un seul bloc à partir de poudre métallique mise en fusion par un faisceau laser ou un faisceau d’électrons couplé à un modèle de conception assistée par ordinateur (CAO) en trois dimensions de la pièce à produire. La trajectoire du faisceau, pilotée par la commande numérique de la machine, permet de construire la pièce par addition de couches.
Volum-e qualifiée par Safran et Thalès pour la fabrication additive de pièces de vol
L’intérêt réside dans l’absence de délais pour la modification de pièces complexes, le raccourcissement de leur cycle de fabrication et les gains de matière très importants. "Pour réaliser une pièce d’1 kg d’inconel, il faudra prévoir 1,5 kg de métal par fabrication additive. Pour la même pièce travaillée par usinage, on aura besoin d’un bloc de 10 kg", explique Hervé Michel.
Créée en 2000, Volum-e avait joué les précurseurs en 2003 en se lançant dans la fabrication additive. Elle est aujourd’hui l'une des spécialistes de l’Hexagone en fabrication additive à partir de polymères et de poudres métalliques pour la réalisation de pièces en inconel, titane, aluminium, cobalt-chrome, inox et bronze. L’aéronautique et le spécial représentent 35 % de l’activité de cette entreprise membre de Normandie AeroEspace (NAE), le réseau normand des acteurs du domaine aéronautique, spatial, défense et sécurité. Elle travaille aussi pour l'automobile, le médical et le luxe.
Dotée de la certification ISO 9100, le sésame pour l’aéronautique, Volum-e est la première société française qui soit qualifiée pour la fabrication additive de pièces de vol par des groupes comme Safran et Thales. "Nous avons une trentaine de pièces en cours de qualification pour l'aéronautique et le spatial, en particulier pour le moteur Vinci d'Ariane 6. La fabrication additive de ces pièces devrait commencer dans les semaines qui viennent. Parmi elles, la croix de cardan et le collecteur du moteur Vinci d'Ariane 6", précise Hervé Michel.
Volume-e affiche un chiffre d'affaires de 2,3 millions d’euros pour 2015 avec un effectif de 17 salariés.
Claire Garnier
Volum-e investit 11,5 millions d’euros dans une plateforme de fabrication additive
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