Volkswagen admet que Martin Winterkorn a sous-estimé des alertes

FRANCFORT/WASHINGTON (Reuters) - L'action Volkswagen recule jeudi à la Bourse de Francfort après les déclarations du groupe reconnaissant que son ancien président du directoire, Martin Winterkorn, avait été alerté dès 2014 des problèmes liés aux tests anti-pollution aux Etats-Unis mais que le sujet n'avait alors pas suscité une "attention particulière" au sein des instances dirigeantes.
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Volkswagen admet que Martin Winterkorn a sous-estimé des alertes

L'action du groupe automobile abandonne 0,73% à 114,85 euros à 10h38 alors que l'indice Dax du marché allemand limite son repli à 0,14% et que l'indice Stoxx du secteur automobile européen est inchangé.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le constructeur explique qu'une note avait été adressée à Martin Winterkorn en mai 2014 à propos d'une étude de chercheurs américains soulevant des interrogations sur les niveaux réels d'émissions polluantes des voitures diesel de Volkswagen par rapport à ceux enregistrés lors des tests réglementaires.

Mais cette note figurait dans "l'important flux de messages électroniques de fin de semaine" adressé à Winterkorn, ajoute-t-il, sans préciser par qui elle avait été envoyée ni si le président du directoire de l'époque l'avait lue.

En novembre 2014, Martin Winterkorn a reçu une autre note incluant une estimation des coûts des problèmes liés au diesel aux Etats-Unis, alors estimés à 20 millions d'euros.

En juillet 2015, Martin Winterkorn a assisté à une réunion lors de laquelle le dossier des émissions des voitures diesel a été évoqué mais il n'est pas établi s'il était informé à l'époque de l'existence d'un dispositif de trucage des tests.

REGRETS

Le groupe automobile allemand a reconnu en septembre dernier que les anomalies révélées par les tests étaient dues à un logiciel de trucage des émissions.

Le scandale déclenché par cet aveu a fait fondre de près d'un tiers la capitalisation boursière de Volkswagen, obligé Martin Winterkorn à démissionner et conduit à l'ouverture d'enquêtes officielles et au lancement de poursuites judiciaires dans plusieurs pays.

L'affaire continue par ailleurs de peser sur les résultats commerciaux du groupe, comme sont encore venus l'illustrer jeudi les comptes annuels de sa filiale Audi.

"Volkswagen regrette particulièrement qu'avec le recul, la situation n'ait pas été différente", a déclaré le groupe dans son communiqué de mercredi.

Les prochaines semaines risquent de fait de ramener le dossier à la une de l'actualité: le premier constructeur allemand a jusqu'au 24 mars pour présenter à un juge américain un plan convaincant de remise aux normes de près de 600.000 véhicules diesel vendus sur le marché américain.

Par ailleurs, le cabinet juridique américain Jones Day, mandaté par le groupe, doit publier le mois prochain un rapport sur les responsabilités au sein de l'entreprise dans le dossier.

Confronté à plusieurs dizaines de plaintes d'actionnaires en Allemagne, VW a par ailleurs nié avoir tardé à informer les investisseurs, disant avoir respecté les règles en vigueur.

"Le rejet clair par VW de tout manquement à ses obligations d'information sur les risques liés aux émissions et le déroulé détaillé des événements réduit mais ne supprime pas totalement le risque de poursuites en responsabilité par des actionnaires", commente Stuart Pearson, analyste d'Exane BNP Paribas, dans une note.

L'intermédiaire a réduit d'un milliard d'euros, à 10,7 milliards, son estimation des coûts de litiges liés à ce dossier pour le groupe.

(Christoph Steitz, Andreas Cremer, David Shepardson et Georgina Prodhan; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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