[Vidéo] PSA cherche à concrétiser son projet d’usine du futur
Pour la seconde année consécutive, PSA a mis au défi des fournisseurs de solutions 4.0. 25 technologies répondant à des problèmes précis du constructeur ont été présentées à Poissy lors du « Factory booster day ». Un moyen pour PSA d’accélérer la modernisation de ses usines.
En vidéo, du moins celle de PSA ci-dessous, l’usine du futur baigne dans un environnement aseptisé où tout se fait automatiquement grâce à de petits AGV transportant les pièces de robot en machine. Les quelques humains que l’on croise sont équipés de bracelets connectés pour contrôler la production en temps réel ou sont installés derrière des écrans parcourus de graphiques complexes. Pour avancer vers la concrétisatin de cette vision, PSA a organisé mercredi 20 septembre à Poissy (Yvelines), pour la deuxième année consécutive, un mini-salon interne dédié à l’industrie du futur baptisé "Factory booster day". Sont conviés l’ensemble des responsables industriels des différents sites du groupe. Le but ? Identifier les meilleures technologies et à terme les déployer dans les usines du groupe.
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16 défis
Le salon rassemble 80 fournisseurs de solutions, instituts de recherche et organismes publics présentant 25 technologies (les fournisseurs étant généralement regroupés en groupes de travail). Certes, certaines innovations ne sont pas inédites pour tout habitué des salons industriels : réalité virtuelle pour former les opérateurs, AGV contrôlé par une plate-forme cloud, maintenance prédictive à partir de données scanner 3D d’une pièce… Mais elles ont l’avantage d’être adaptées à des problèmes précis de PSA. "Nous avons remonté de nos usines 16 défis prioritaires", explique Christophe Belgrano, responsable industrie du futur chez PSA. Parmi ces défis : comment optimiser les formations de l’opérateur, comment devenir auto-suffisant en énergie, comment contrôler plus efficacement les pièces…
Par exemple, le groupement européen Licorne composé de la société allemande Ringler, du français Clemessy et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), a développé un robot capable de lisser les joints d’étanchéité qui sont posés sur certaines parties de la voiture lors de l’assemblage. Ce geste, qui permet de retirer le surplus de matière après la pose d’un joint, requiert beaucoup de dextérité. Il était jusqu’alors impossible de l’automatiser. La mise au point du robot a nécessité plusieurs années de développement pour la programmation et la conception. Il a fallu notamment associer une raclette et une bouche d’aspiration pour maintenir l’outil propre avant chaque cycle. Le robot est déjà en test sur le site de Mulhouse. Pour l’usine, c’est surtout un gain en termes de coût, la qualité et la vitesse d’exécution étant la même que si le geste avait été réalisé par un opérateur. L’opération ne nécessite plus que la présence d’un opérateur, contre deux initialement.
Car ce sont bien des gains de productivité que PSA recherche. Les technologies ne sont adoptées que si elles sont jugées rentables, c’est-à-dire ne dépassant pas un retour sur investissement de deux ans. Selon Yann Vincent, le directeur industriel de PSA, la transformation numérique des sites du groupe permettrait des gains de productivité à deux chiffres.
Travailler avec de nouveaux fournisseurs
Ce salon permet au constructeur de regrouper des entreprises qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble et de s’ouvrir à de nouveaux acteurs. "Si on ne travaillait qu’avec nos fournisseurs traditionnels, on passerait à côté de certaines innovations", estime Yann Vincent. Parmi les 80 présents, certains ne font pas du tout partie des partenaires habituels de PSA.
A l’image des start-up Entech et Forsee Power. Celles-ci ont développé en collaboration avec EDF un système permettant de réutiliser les batteries de voitures électriques en les stockant dans conteneur afin d'alimenter une usine en électricité. Couplées à des sources d'énergie renouvelables, elles pourraient à terme permettre au bâtiment d’être auto-suffisant en électricité.
Pour PSA, la recette "Factory booster day" a fait ses preuves. "Après l'édition 2016, nous avons mis en place quatre démonstrateurs", se félicite Patrice Peslier, directeur du programme performance industrielle de PSA. Toutefois, une seule solution issue du Factory booster 2016 est en cours de déploiement dans les usines PSA.
Progrès à faire sur l'exploitation de données
Des travaux de modernisation à trois ou cinq ans sont engagés dans tous les sites de PSA mais encore peu de briques technologiques de l’industrie 4.0. sont utilisées quotidiennement par le constructeur, si ce n’est les systèmes automatisés comme les AGV (PSA en compte des centaines dans chacune de ses usines) et les robots. D’autres technologies sont encore peu explorées. Yann Vincent estime qu’il y a notamment "un important potentiel de progrès" sur l’exploitation des données. De même sur les cobots (ou robots collaboratifs).
Un plateau consacré à l’industrie 4.0
Pour accélérer la concrétisation des POC (preuves de concept), PSA a inauguré la semaine dernière une sorte d’accélérateur interne au centre de recherche et développement du groupe à Vélizy. Il est lui aussi baptisé "Factory Booster". "L’idée est de reproduire ce qui se passe sur ce salon toute l’année : permettre à des start-up, fournisseurs de solutions et équipes internes de PSA de réfléchir ensemble à des solutions concrètes", précise le responsable de l'accélérateur, Olivier Guézet.
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