[Vidéo] La blanchisserie industrielle bordelaise Georges veut tracer vos masques recyclables
Que faire de tous les masques utilisés dans les entreprises pour se protéger du Covid-19 ? Les laver, les réutiliser et les recycler de manière structurée, propose Georges. Cette blanchisserie industrielle bordelaise a conçu, notamment pour Air France et SNCF Réseau et Mobilité, un système de marquage personnalisé de ces équipements encore indispensables.
Gérer l'approvisionnement en masques pour une entreprise peut être compliqué. Il faut s'assurer que chaque salarié en a suffisamment tous les jours, que le matériel usagé ne traîne pas afin d'éviter les risques de contamination, et surtout, qu'il soit bien jeté et/ou recyclé. L'exercice peut rapidement devenir fastidieux, pour les PME et TPE comme pour les grands groupes.
C'est dans ce marché porteur, le nettoyage et la gestion des masques, qu'a décidé de s'insérer Georges. Georges n'est pas un aristocrate britannique fraîchement débarqué en France, mais une blanchisserie industrielle basée à Bordeaux (Gironde). Fondée en 2017, l'entreprise est spécialisée dans l'entretien des vêtements professionnels et des équipements de protection individuelle (EPI).
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Des masques marqués et traçables
Grâce à un système de QR codes et d'applications informatiques et mobiles, Georges propose une solution de traçabilité personnalisée. Chaque client sait, en temps réel, où se trouvent ses équipements et quel est leur état (récupéré, en nettoyage, en livraison...). La blanchisserie est devenue le prestataire exclusif de plusieurs grandes sociétés françaises, comme Air France et SNCF Réseau et Mobilité. Elle s'occupe également du lavage des tenues contaminées au plomb des ouvriers du chantier de Notre-Dame de Paris (Ile-de-France).
"Quand on a vu que le principe du masque lavable et recyclable se développait en France, nous avons décidé d'adapter notre marquage de textile, confie à L'Usine Nouvelle Karine Da Silva, la présidente de Georges. Depuis la fin du mois d'avril, tous nos sites sont en mesure de traiter les masques". L'entreprise dispose de six centres de nettoyage, à Avignon (Vaucluse), Rennes (Ille-et-Vilaine), Bordeaux (Gironde), Lyon (Rhône), Saclay (Essonne) et Stains (Seine-Saint-Denis), et emploie environ 70 personnes.
Des livraisons et des collectes dans les entreprises
Concrètement, chaque client fournit un stock de masques réutilisables, que Georges équipe en marquages. Des collecteurs spécifiques sont installés dans les locaux des entreprises. Les salariés sont invités à y déposer leurs masques usagés. Ceux-ci sont collectés chaque semaine. Simultanément, des livreurs apportent des exemplaires propres, une dizaine par employé, afin qu'ils en aient au moins deux par jour. Chaque exemplaire étant associé à une personne, une application mobile baptisée myGeorges donne l'occasion aux salariés grâce au QR code de suivre eux aussi l'état des stocks. "Le marquage permet de tracer toute la vie du masque et de savoir combien de lavages sont encore possibles avant le recyclage", explique Karine Da Silva.
Lorsqu'ils arrivent aux centres de nettoyage, les masques d'une même entreprise sont traités et lavés ensemble, afin d'éviter les mélanges qui entraîneraient des pertes de temps lors des nouvelles livraisons. Le processus de gestion des EPI a été adapté aux masques afin d'éviter le maximum de contacts entre ces derniers et le personnel nettoyant de Georges. Désormais, l'entreprise assure la gestion et le nettoyage de plusieurs dizaines de milliers de masques par semaine et dispose de 2 000 points de collectes dans toute la France, répartis dans les locaux de plusieurs clients grands comptes.
Un recyclage efficace
Le traçage permet également à Georges de "qualifier un gisement", selon les termes de Karine Da Silva, c'est à dire déterminer la composition exacte d'un masque (matériaux contenus et pour quelle utilité) en fin de vie. Ces informations essentielles sont transmises aux entreprises de recyclage, afin de garantir que celui-ci sera le plus efficace possible.
Actuellement, Georges facture 2 euros le marquage d'un masque, tarif auquel il faut ajouter 50 centimes par lavage. Impossible cependant de déterminer si cette activité prendra une place importante chez Georges, cela dépendra de l'évolution de l'utilisation de ce type de protection durant les prochains mois. Une chose est sûre, la gestion des masques ne pourra que contribuer à la forte croissance de l'entreprise. En 2019, Georges a réalisé 3,1 millions d’euros de chiffre d’affaires, un chiffre trois fois supérieur à celui de l'année précédente.
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