Vasco 2 valide la culture de microalgues à partir des fumées industrielles de Fos-sur-Mer
Les deux années d’expérimentation de Vasco 2 ont permis de valider un procédé de culture de microalgues en eau douce à partir de fumées industrielles brutes émises sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer. Et de se lancer à plus grande échelle avec Vasco 3 pour obtenir des biocarburants.
L'heure est au bilan pour Vasco 2. Ce projet de culture de microalgues à partir du CO2 présent dans les fumées industrielles de la zone industrialo-portuaire de Fos-Sur-Mer a été lancé en 2016. Cofinancé par l'Ademe, Vasco 2 devait démontrer la viabilité de cette approche sur une filière complète axée sur la valorisation énergétique des micro-algues.
Publiées ce mardi 25 juin, les conclusions de Vasco 2 valident l'efficacité du procédé en matière de bio-assimilation du CO2. Le système optimisé a permis de capter dans la biomasse 60% du CO2 injecté. « Un chiffre qui sera encore amélioré en phase industrielle », précise Michaël Parra, coordinateur du programme.
Pas besoin d'extraction préalable du CO2
La rentabilité du système s'appuie sur la colonne à dépression de la société Codelp qui assure à la fois la circulation d’eau, la dissolution du gaz et la récolte. En outre, Vasco 2 évite une extraction préalable du CO2 : ce sont les fumées industrielles brutes qui sont injectées dans la colonne.
Des micro-algues, marines et d'eau douce, ont été cultivées dans trois bassins installés dès l'automne 2016 sur les sites de Kem One, ArcelorMittal et Solamat-Merex. La pâte d’algues obtenue a été transformée en biobrut (phase solide carbonée mélangée à de l’eau et de l’huile) par le CEA via une liquéfaction hydrothermale à 150 bars et 250°C.
1 kg de biobrut à partir de 25 kg de pâte d’algue
Les deux années d'expérimentation ont conduit les partenaires à ne valider le procédé que pour les algues d'eau douce, les biobruts issus des algues marines présentant des freins pour la valorisation globale du produit. Le rendement de la production de biobrut a été déterminé : « Sur des cycles de 8h, nous produisions 1 kg de biobrut à partir de 25 kg de pâte d’algue », précise Michaël Parra.
En revanche, la phase de distillation du biobrut pour produire du biocarburant, dont Total était en charge, n'a pu être mise en œuvre. La taille limitée des bassins (160 mètres carrés au total) n'ayant pas permis d'obtenir assez de biobrut. Vasco2 va donc s’orienter vers d’autres débouchés : la production de biogaz et de composés d’intérêts. Une collaboration est aussi envisagée avec le producteur de bioplastiques Eranova.
Des bassins de plusieurs hectares pour Vasco3
Les résultats obtenus conduisent les partenaires à se lancer dans un projet à plus grande échelle, permettant de produire des biocarburants. Vasco 3 devrait mettre en oeuvre des cultures de plusieurs hectares. Une partie conséquente du budget sera alloué aux technologies d’analyse pour un suivi précis des paramètres de culture et de la qualité de l’air. « Vasco 3 devrait être écrit et finançable d’ici début 2020 », prévoit Michaël Parra.
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