Vallourec fait face à l’occupation par des salariés d'Ascoval de son site d’Aulnoye-Aymeries

Le fabricant de tubes spéciaux Vallourec a suffisant d’encours pour livrer ses clients. Il n'en est pas moins concerné par le sort des équipes touchées par ce blocage. Mais il anticipe d’avantage reclassement des salariés d'Ascoval dans le bassin d’emploi que sa participation à la reprise de l’activité de l’usine de Saint-Saulve par Altifort. Bercy a demandé au cabinet Roland Berger une analyse indépendante de l'offre de reprise.

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Vallourec fait face à l’occupation par des salariés d'Ascoval de son site d’Aulnoye-Aymeries
Vallourec sort lui-même tout juste d'un plan social sur le même bassin d'emploi.

L’occupation de son site d’Aulnoye-Aymeries (Nord) par des salariés de l’aciériste Ascoval n’a pas l’air de perturber Vallourec. "Avec les encours existants, nous pouvons livrer nos clients. Mais nous étudions des solutions alternatives si cela venait à durer", explique un porte-parole du groupe fabricant de tubes spéciaux pour l’exploration pétrolière et l’industrie. L’industriel n’a pas l’air surpris non plus. Il se doutait bien qu’en refusant le plan de reprise de son ex-filiale Ascoval - dont il avait déjà cédé 60 % des parts en 2017 à Ascometal, placé lui-même en février 2018 en redressement judiciaire - les salariés auraient une réaction. Vallourec, qui traverse une crise depuis quatre ans suite à la chute des cours du pétrole en 2014 et qui a décentré ses activités sur les États-Unis et la Chine, ne peut pas continuer à acheter à un prix majoré l’acier d’Ascoval comme il le fait depuis un an.

Un traitement pragmatique du dossier par l'Etat
Mais Vallourec est confiant pour la suite. "La secrétaire d’Etat a très bien cerné le dossier. Sa demande d’une expertise supplémentaire est pragmatique", observe-t-on chez Vallourec. C'est le cabinet Roland Berger qui a été chargé de l'analyse indépendante de l'offre de reprise. Il doit rendre son rapport dans les prochains jours. Pour autant, l’équipementier pétrolier français n’a pas l’air de croire à une reprise possible du site. Le plan d’Ascoval miserait sur de l’acier ordinaire, alors que la valeur du site de Saint-Sauve réside dans les aciers spéciaux. Il anticipe plutôt une fermeture. Dès son communiqué du 22 octobre, dans lequel il explique pourquoi il ne peut accepter les demandes que formule Altifort dans son plan de reprise du site d’Ascoval, Vallourec pose les jalons d’un nécessaire reclassement des salariés, auquel il pourrait participer. Il y écrit, "Vallourec est pleinement conscient du désarroi des salariés d'Ascoval face au risque d'arrêt de l'usine. Si tel devait être le cas, le Groupe, qui n'a pas ménagé ses efforts depuis près de deux ans pour favoriser la recherche d'une solution pérenne pour l'aciérie, se mobiliserait à nouveau pour favoriser leur reclassement, à hauteur des besoins et possibilités de ses activités installées en Hauts de France, en lien avec les autorités compétentes".

Une fermeture anticipée
De fait, il y a un an, pour financer un probable plan social, Vallourec et Schmolz + Bickenbach, le repreneur de l'ensemble des actifs d'Ascometal à l'exception de l'aciérie Ascoval, ont placé un fonds fiducie à Bercy. Vallourec, qui sort lui-même d’un plan de sauvegarder de l’emploi sur son propre site de Saint-Saulve avec des reclassements sur la zone, se dit prêt à mettre son expérience et ses forces pour aider à replacer les salariés d’Ascoval dans ce bassin d’emploi, voire peut-être même en interne chez lui. Mais tant que le Tribunal de Strasbourg, qui a donné un sursis de 15 jours à Ascoval, ne s’est pas exprimé, Vallourec reconnaît qu’il est prématuré de parler de reclassement. C’est pourtant lui qui a l’a écrit.

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