Vallourec climatise son usine au naturel
LE PROBLÈME DES LOCAUX ÉLECTRIQUES SURCHAUFFÉS
Coup de chaleur dans l'usine Vallourec d'Aulnoy Aymeries (Nord). Dans ses locaux électriques, la température atteignait régulièrement 35 à 40 °C. Ces conditions étaient intenables tant pour le confort des opérateurs que pour la sécurité du matériel. Pour alimenter en électricité les lignes de production, le site dispose en effet de trois transformateurs et de tout le matériel électrique associé. Résultat : plus de 700 kW sont dissipés à longueur de journée sous forme thermique dans des pièces fermées. « Nous ne disposions que de simples ventilateurs pour rafraîchir les locaux », se souvient Jean-Philippe Defossez, le responsable électrique tuberie de l'usine. Problème : ces ventilateurs se contentaient de brasser l'air chaud ambiant. Vallourec s'est donc fixé pour objectif de baisser d'au moins dix degrés la température de la pièce. Comme pour toute climatisation, l'enjeu majeur de la nouvelle installation était de minimiser la consommation d'énergie et de limiter l'impact environnemental du réfrigérant.
LA SOLUTION UNE CLIMATISATION À L'AIR ET À L'EAU
Vallourec a trouvé une solution d'une grande simplicité. Le spécialiste du traitement de l'air, Delta Neu a conçu pour lui un système de climatisation naturelle. Premier secret, pas de réfrigérant artificiel. Seul l'air extérieur, insufflé par des ventilateurs, et un réseau ordinaire d'alimentation en eau sont nécessaires. La nouvelle climatisation repose sur la vaporisation de l'eau. Le principe consiste à la faire ruisseler sur un média cellulosique poreux dans lequel passe l'air extérieur. Celui-ci se refroidit au contact direct de l'eau, qu'il vaporise, avant d'être injecté dans le local électrique.
Seule limite du système, ses performances dépendent de la température et de l'hygrométrie de l'air extérieur, qui peut, au maximum, n'être refroidi « que » d'une dizaine de degrés. Cette climatisation n'est pas non plus prévue pour une régulation précise de la température de la pièce. Mais elle suffit amplement pour créer à moindre coût, comme chez Vallourec, des zones de confort où l'on tolère des fluctuations de température. L'hiver, il suffit d'insuffler l'air extérieur froid. L'été, de faire couler l'eau pour le rafraîchir.
LE RÉSULTAT UN RENDEMENT THERMIQUE DOPÉ
Pour un investissement de 30 000 euros, Vallourec fait coup double. D'abord l'utilisation d'eau lui évite d'avoir à gérer un réfrigérant artificiel. Sa maintenance l'aurait obligé à faire appel à un prestataire extérieur. Pas besoin non plus de grandes tours de refroidissement. En volume, l'installation équivaut à la précédente. Autre économie, le rendement thermique est optimisé. Le fabricant du système, Delta Neu, estime à 70 % le gain (en coût de fonctionnement) par rapport à une climatisation traditionnelle. Le secret niche dans l'échange thermique direct entre l'air et l'eau. Faute de réfrigérant artificiel, il n'est pas utile de produire du froid. Comme auparavant, seuls les ventilateurs sont alimentés en électricité. Mais désormais Vallourec refroidit de plus de dix degrés son local, sans consommer davantage.
L'ENTREPRISE EN BREFFabricant de tubes sans soudure en acier Chiffre d'affaires 6,4 millions d'euros en 2008, dont 46,1 % réalisés dans le pétrole et le gaz Effectif 18 500 personnes fin 2008 L'usine d'Aulnoy Aymeries (Nord) Effectif 400 personnes Spécialisée dans la fabrication de tubes en acier.