Le plus important producteur de minerai de fer du monde, le brésilien Vale, vient d'annoncer ce matin des résultats trimestriels en net repli par rapport au 1e trimestre 2007. Exprimés en en dollars, selon les normes comptables des
Etats-Unis, le bénéfice net recule de 9% à 2,02 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en hausse de 300 millions à 7,8 milliards de dollars. Des résultats en retraits par rapport aux prévisions des analystes puisque le consensus Reuters tablait sur 2,2 milliards de profits pour des ventes de 8,1 milliards. Par contre l'Ebitda du groupe passe de 3,2 à 3,7 milliards alors que les analystes attendaient 3,6 milliards.
Exprimés en reals, selon les normes comptables brésiliennes, la chute des profits est plus spectaculaire puisqu'alors ils reculent en un an de 56% à 2,25 milliards de reals (1,35 milliards de dollars) alors que selon 4 analystes interrogés la baisse ne devait pas dépasser 10%. Son chiffre d'affaires baisse lui de 13% à 14,55 milliards de real. Selon Vale, ses résultats ont subi de plein fouet les conséquences de la forte dépréciation du dollar vis-à-vis de la monnaie brésilienne. Après avoir gagné 20% vis-à-vis du billet vert en 2007 le real a encore grimpé de 17% depuis le début de l'année.
Alors que sa production s'effectue majoritairement dans la zone real - ou au Canada dont la monnaie s'apprécie également par rapport à celle du voisin - une très grande partie de ses ventes s'effectue dans les zones dollar. Ses résultats ont été également minorés par la baisse des cours de l'aluminium et surtout du nickel, partiellement compensée par l'augmentation des volumes.
En termes de volumes cependant Vale affiche des résultats plus satisfaisants. Sa production de minerai de fer a atteint au 1e trimestre 78,487 millions de tonnes (Mt) enregistrant une hausse de 10,6%. Dans sa branche aluminium, son extraction de bauxite a bondi de 42% à 2,463 Mt, sa production d'alumine de 8,2% à 1,058 Mt, mais celle d'aluminium primaire s'est effritée de 3% à 132 000 tonnes, en raison de l'envol des coûts de l'énergie qui l'ont forcé à fermer temporairement certaines alumineries. Un arrêt pour maintenance d'une raffinerie au Canada a également impacté sa production de cuivre qui recule de 5,5% à 73 300 tonnes. La vigueur de l'hiver canadien et la prochaine ouverture d'une nouvelle raffinerie en
Chine ont de même fait reculer de 1% à 60 800 tonnes sa production de nickel. Par contre, le redémarrage de la mine Azul dans l'Etat de Carajas à fait progresser de 31,9% sa production de manganèse à 541 000 tonnes.
Malgré la crise du crédit aux Etats-Unis, le marché des minerais et des métaux, tiré par la Chine et les autres pays émergents, devrait se maintenir à un niveau élevé, estime Vale.
Daniel Krajka