Vague d'investissements dans la bioproduction
Les montants font tourner la tête. Depuis le début de l'année, l'industrie pharmaceutique européenne se déchaîne dans le domaine de la bioproduction avec l'annonce d'investissements faramineux. Le groupe familial allemand Boehringer Ingelheim a frappé très fort en janvier, en révélant son intention d'injecter 500 millions d'euros dans son site de production biopharmaceutique de Vienne, en Autriche. Cet investissement sera alloué à la construction d'une unité de production de principes actifs, issus de cultures cellulaires. Technologie reine pour la production des fameux anticorps monoclonaux (Mabs) qui était uniquement pratiquée à Biberach (Allemagne), sur le site principal de Boehringer Ingelheim. La nouvelle unité, qui devrait démarrer ses opérations en 2021, permettra la création de plus de 400 emplois.
Puis, en avril, le Français Sanofi a annoncé un investissement de 300 M€ à Geel en Belgique, sur un site récupéré du portefeuille de Genzyme. À Geel, on pratique également la culture cellulaire pour la production d'anticorps monoclonaux. Et Sanofi voudrait renforcer ses capacités de production et de purification. Les futurs ateliers de production et les infrastructures nouvelles devraient entrer en service, mi-2017, sur le complexe, tandis qu'une centaine de postes devrait être créée à partir de 2018.
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Cap sur la France où le Suisse Novartis a annoncé, sur la même période, son intention d'investir 100 M€ à Huningue, dans le Haut-Rhin. Le projet s'étalera sur quatre ans et portera encore sur de la culture cellulaire. Novartis veut augmenter de 70 % la capacité de son site et rendre possible la production simultanée de deux médicaments. À l'issue de ce projet, une centaine d'emplois devrait être créée.
Et pour finir, c'est Novo Nordisk qui a prévu de casser sa tirelire. Le groupe danois a profité d'une visite du président François Hollande sur son site de Chartres (Eure-et-Loir) pour annoncer un investissement de plus de 100 M€. L'enveloppe sera dédiée à l'installation de nouvelles capacités de production de cartouches et stylos d'insuline, sachant que la matière active continuera d'être fournie par le Danemark. D'ici à trois ou quatre ans, lorsque les unités seront pleinement opérationnelles, quelque 250 nouveaux postes pourraient être créés.
Ces deux projets sur le territoire français sont à rapprocher d'annonces encore fraîches qui datent de la mi-2015. Le LFB a promis d'investir 300 M€ à Arras (Pas-de-Calais) dans la construction d'une unité de dérivés du plasma humain de nouvelle génération qui emploiera 500 personnes à l'horizon 2020. Puis, AFM-Téléthon avait annoncé son intention d'accroître les capacités de production de son outil industriel Généthon-Bioprod, en partenariat avec le fonds SPI géré par Bpifrance. Ce qui va se concrétiser par la construction d'une nouvelle plateforme de plus de 100 M€ à Évry (Essonne) qui contribuera à la création de 300 emplois.
En additionnant tous ces chiffres, en moins d'un an, 600 M€ d'investissement ont été annoncés en France, avec à la clé plus d'un millier d'emplois. En y ajoutant les 800 M€ prévus en Autriche et Belgique, ce sont de bien belles opportunités qui se dessinent pour tous les fournisseurs d'équipements et de matière grise qui gravitent autour de ce secteur de la bioproduction. À l'exemple du Français Technip qui pilotera le chantier d'Arras pour le compte du LFB.
« En moins d'un an, 600 M€ d'investissement ont été annoncés en France, avec à la clé plus d'un millier d'emplois ».