Vaccins anti-Covid-19 : un deuxième vaccin en vue pour l'Europe, cinq autres déployés dans le monde

L’Agence européenne du médicament devrait autoriser cette semaine le vaccin anti-Covid-19 de Moderna, peut-être dès mercredi 6 janvier à l'issue d'une réunion de son comité compétent. De quoi doter l'Europe d'un deuxième vaccin après celui de Pfizer-BioNTech, autorisé le 21 décembre. Dans le monde, cinq autres vaccins sont déjà administrés. Tour d'horizon.

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Vaccins anti-Covid-19 : un deuxième vaccin en vue pour l'Europe, cinq autres déployés dans le monde

Un deuxième vaccin anti Covid-19 devrait bientôt être utilisable en Europe. L’agence européenne du médicament (EMA) va poursuivre ses discussions mercredi 6 janvier pour statuer sur la demande d’autorisation de mise sur le marché conditionnelle déposée par la firme américaine Moderna. Sauf surprise, un feu vert devrait lui être accordé. Le vaccin de Moderna rejoindra alors celui de Pfizer et BioNTech, autorisé le 21 décembre. À l’échelle mondiale, sept vaccins anti-Covid-19 sont désormais inoculés à travers des campagnes de vaccination éclairs, tandis que 40 autres vaccins sont en phase d’essais cliniques et 236 sont en développement (d’après le décompte du think tank américain Milken Institute).

Pfizer-BioNTech caracole en tête

C’est le vaccin distribué dans le plus grand nombre de pays, à l'heure actuelle. Basée sur une technologie nouvelle, dite à ARN messager, le vaccin Comirnaty de Pfizer et BioNTech est d’ores et déjà autorisé en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et du Sud (Chili, Mexique, Costa Rica) au Royaume-Uni et au sein de l’Union européenne , d’après le site Our World in Data. La campagne a débuté par ce vaccin dès la mi-décembre aux États-Unis, le 27 décembre en France.

D’après les essais cliniques réalisés, dont les résultats de la phase 3 ont été publiés dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine, son efficacité atteindrait 95 % sur les personnes de 16 ans et plus. Son déploiement nécessite une prouesse logistique : le vaccin doit être stocké à –80°C (parce que les brins d’ARN sont fragiles) dans de grands frigos et ne se conserve que cinq jours après sa décongélation, entre 2°C et 8°C.

Le prix unitaire s’élèverait à 12 euros, d’après le tweet – supprimé depuis car brisant la clause de confidentialité – publié jeudi 17 décembre par Eva De Bleeker, secrétaire d’État belge au Budget et à la Protection des consommateurs. L’Union européenne a déjà pré-commandé 300 millions de doses de Comirnaty aux firmes germano-américaines.

Moderna conforte le potentiel de la techno à ARNm

Le vaccin mRNA-1273, développé par la société américaine Moderna, devrait être le deuxième autorisé au sein de l’Union européenne mercredi 6 janvier. Il est déjà distribué aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.

Également développé à partir de la technique à ARN messager, il se conserve à –20°C pour une efficacité similaire à celui de Pfizer-BioNTech (94,1 %), d’après les données issues des essais cliniques et publiées dans The New England Journal of Medicine.

Le prix de la dose serait de 14,68 euros et l’Union européenne a pré-commandé 80 millions de doses (avec l’option d’y ajouter 80 millions de doses supplémentaires).

AstraZeneca suscite de l'espoir

Le Royaume-Uni est le premier pays à administrer à sa population le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford lundi 4 janvier. Ce vaccin à vecteur viral a également été autorisé par l'Argentine ainsi que par l'Inde, qui est sur le point de lancer l’une des plus vastes campagnes de vaccination au monde.

Ce vaccin, beaucoup plus facile à transporter et à stocker que ces deux autres concurrents, suscite beaucoup d’espoir : il se conserve entre 2°C et 8°C et coûterait environ 1,78 euro par dose, toujours d’après la même fuite sur Twitter. Son efficacité s’établit à hauteur de 62 % ou de 90 % selon le dosage reçu lors de la première injection, comme l'indiquent les résultats publiés dans la revue scientifique The Lancet.

Le comité compétent de l’agence européenne du médicament désire toutefois « davantage d’informations scientifiques au sujet de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité du vaccin », pour approuver la demande d'autorisation de mise sur le marché conditionnelle formulée par la Suédo-britannique. Ces précisions devraient être communiquées au cours du mois de janvier, d’après l’EMA.

Développé à partir du virus du rhume, comme le vaccin russe Spoutnik V, le laboratoire AstraZeneca a annoncé qu’il mènerait des essais cliniques en combinant son vaccin avec celui de Russie dans le cadre d’un partenariat.

Spoutnik V s’exporte avant la fin des essais cliniques

Développé par un institut de recherche médicale russe – l’Institut de recherche Gamaleya –, ce vaccin a commencé à être administré en Russie début décembre, avant même la fin des essais cliniques. Les autorités russes revendiquent une efficacité de 92 %, mais les résultats n’ont pas encore donné lieu à une publication scientifique.

En plus de la Russie, le vaccin est déjà distribué en Biélorussie et en Argentine et, d’après le Courrier International, 50 pays auraient passé commande pour l’obtenir (dont le Mexique, le Venezuela, la Bolivie, l'Algérie, l'Inde ou encore le Kazakhstan). Une dose de Spoutnik V devrait coûter moins de 9 euros, d’après une source officielle.

La Chine développe cinq types de vaccins différents

Pékin frappe fort : cinq vaccins différents sont actuellement en phases II ou III des essais cliniques en Chine. Quatre d’entre eux utilisent la technique bien connue du virus inactivé, tandis que la société CanSino (institut de biotechnologie de Beijing) a développé un candidat-vaccin de type vecteur viral.

Le groupe pharmaceutique Sinopharm, dont l’un des deux vaccins vient d’être officiellement approuvé par l’autorité médicale chinoise, a récemment annoncé une efficacité de 79,43 % après l’inoculation des deux doses, mais les Émirats arabes unis, qui ont mené la phase III de l’essai clinique, ont affirmé le 9 décembre que le vaccin est efficace à 86 %. Le vaccin a déjà été administré à plus d’un million de personnes en Chine, avant l’homologation officielle. Il est également livré aux Émirats arabes unis depuis début décembre et vient d’être approuvé par l'Égypte, pays le plus peuplé du monde arabe.

Quant à CoronaVac, développé par la société biopharmaceutique Sinovac, il a déjà été distribué en Indonésie. La Turquie, le Brésil et le Chili devraient suivre, bien que l’efficacité du vaccin ne soit toujours pas connue : seuls les essais de première et de deuxième phases ont été publiés dans la revue The Lancet. L’Institut Butantan, organisme public brésilien de recherche biomédicale et partenaire de Sinovac, a toutefois affirmé que le candidat-vaccin aurait atteint le seuil d’efficacité exigé par l’OMS.

Bharat Biotech s’implante localement

En plus du vaccin d’AstraZeneca et de l’université d’Oxford, l’Inde a autorisé l’utilisation du vaccin développé par la firme pharmaceutique indienne Bharat Biotech alors que la phase III de l’essai clinique est toujours en cours sur le sous-continent. L’efficacité du vaccin – de type virus inactivé – n’est donc pas connu, et sa mise sur le marché suscite une controverse au sein de la communauté scientifique indienne, comme le raconte le média local The Wire.

Johnson & Johnson encore dans la course

À côté de ces sept vaccins d’ores et déjà utilisés, d’autres sont encore en lice. C’est notamment le cas du candidat-vaccin de la multinationale américaine Johnson & Johnson (développé par sa filiale belge Janssen), dont les résultats sont en train d’être évalués par l’EMA. L’UE a déjà pré-commandé 200 millions de doses de ce vaccin à vecteur viral qui s’administre en une seule fois. Une prix d’une dose s’élève à 6,93 euros, d’après le tweet supprimé de Eva De Bleeker. L’entreprise affirme que le vaccin peut être conservé « au moins trois mois » entre 2°C et 8°C et qu’il reste stable pendant deux ans à -20°C.

Sanofi retardé

De son côté, le français Sanofi a pris du retard. La multinationale devrait relancer en février 2021 la phase II des essais cliniques pour l’un de ses deux candidats vaccins, basé sur la technologie éprouvée de protéine recombinante. Les résultats du premier essai, publiés à la mi-décembre, étaient moins bon qu’espérés avec une réponse immunitaire de seulement 62,5 % pour les patients de 60 ans et plus. L’Union européenne a toutefois déjà pré-commandé 300 millions de doses, dont l’unité s’élèverait à 7,56 euros. Le candidat vaccin, développé avec l’adjuvant du laboratoire britannique GSK, pourrait être distribué à partir de fin 2021.

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