Uramin, retour sur un des plus gros ratés d'Areva
Libération révèle ce jeudi 11 février de nouveaux éléments dans le dossier Uramin, la société minière rachetée par Areva en 2007 pour 1,8 milliard d'euros alors que ses gisements étaient inexploitables.
En pleine opération sauvetage d'Areva - avec une recapitalisation à 5 milliards d'euros et une reprise de son activité réacteurs par EDF - Libération fait ressurgir le dossier Uramin. Cette société minière avait été rachetée en 2007 par le géant du nucléaire français pour la coquête somme de 1,8 milliard d'euros.
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En ajoutant les investissements entrepris par Areva dans des gisements pourtant inexploitables, la facture s'élevera à un total d'environ 2,5 milliards d'euros. Un raté coûteux pour son principal actionnaire, l'Etat.
Documents cachés et experts ignorés
D'après les informations de Libération, pour valider le rachat, Areva aurait ainsi menti à son autorité de tutelle, l'agence des participations de l'Etat (APE), en lui cachant deux notes faisant état de "risques sur la nature exacte des réserves".
Autre élément : les interrogations des géologues de la division Mines d'Areva qui ont été ignorées. Ils évoquent des "dysfonctionnements majeurs" et "un aveuglement irrationnel" de la direction.
En effet, les investissements sur des sites improductifs se poursuivent avec comme exemple le plus flagrant, la construction d'une usine de déssalement d'eau pour le traitement de l'uranium à Trekkopje, en plein désert de Namibie. "On a bien senti que cela ne collait pas, et malgré tout on a continué à construire, à investir dans une usine. Le train était parti et il ne fallait plus l'arrêter. Personne n'a appuyé sur le frein", résume à Libé un ancien cadre de la division Mines.
Des actifs dépréciés un peu tard
Enfin, Areva aurait truqué ses comptes pour retarder le plus possible la dépréciation de ces actifs miniers. Une prise de conscience de la direction financière qui remonte à 2009.... mais qui aurait été défavorable à une reconduction d'Anne Lauvergeon à son poste de présidente de l'entreprise qu'elle a fondée en 2001. Résultat : les actifs d'Uranim ne seront dépréciés que fin 2011, après le départ d'Anne Lauvergeon. La justice doit encore faire la lumière sur ces éléments et sur la mise en cause de son mari, Olivier Fric, soupçonné par Tracfin de blanchiment de fraude et d'avoir spéculé sur ce rachat d'Uranim par Areva.
Le journaliste de Libération, auteur de cette enquête, et l'avocat d'Anne Lauvergeon étaient les invités d'iTélé ce mercredi 10 février :
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