UpMem lève 3 millions d’euros pour traiter le big data 20 fois plus vite
La pépite grenobloise UpMem boucle un tour de table de 3 millions d’euros. De quoi achever le développement de sa puce destinée à accélérer les applications big data par un facteur 20.
C’est une étape importante pour UpMem. Fondée en janvier 2015, la start-up grenobloise, qui emploie aujourd’hui 10 personnes, vient de boucler son premier tour de table d’un montant de 3 millions d’euros. Parmi les investisseurs figurent Partech Ventures, Supernova Invest, Crédit Agricole et Western Digital Capital, le fonds d’investissement du géant américain du stockage de données Western Digital. Avec ces moyens, elle espère achever le développement de sa puce PIM (Processing In-Memory) destinée à accélérer les calculs dans les serveurs notamment pour les applications big data.
Intégration du calcul dans la mémoire
« Notre projet est de révolutionner le calcul dans les serveurs applicatifs en traquant le mur de la mémoire, confie à L’Usine Nouvelle Gilles Hamon, PDG-cofondateur de la pépite. Dans des applications gourmandes en calcul comme celles du big data, l’obstacle à l’accélération des traitements se situe, non pas dans le processeur ou dans la mémoire, mais dans le bus de données. Le transport des données entre la mémoire et le processeur consomme jusqu’à 90% de l’énergie des serveurs. Nous développons une solution disruptive qui localise le traitement dans la mémoire où se trouvent les données. »
La technologie PIM d'UpMem consiste à insérer dans la mémoire vive Dram des processeurs. Ces éléments de traitement ne remplacent pas le processeur traditionnel voué à des fonctions de chef d’orchestre. Ils visent juste à accélérer les calculs en s’acquittant des tâches les plus consommatrices des données à proximité.
Technologie protégée par 6 brevets
« Normalement, les mémoires et les processeurs ne se mélangent pas, note Gilles Hamou. Nous avons réussi à lever cet obstacle. Nous pouvons mettre un processeur dans chaque 64 mégaoctet de mémoire Dram. Nos processeurs s’appuient sur une architecture propriétaire. Ils sont plus petits et moins rapides que les processeurs traditionnels à architecture X86 ou ARM. Mais du fait de leur intégration dans la mémoire, ils sont plus efficaces pour le traitement de gros volume de données. Notre technologie est protégée par six brevets»
Le concept a été prouvé sur un circuit logique programmable. « Les tests que nous avons effectués dans des applications de génomique montrent une accélération d’un facteur 20, atteste le patron de la start-up. C’est comme si on disposait de la puissance de calcul de 20 serveurs classiques pour seulement 15 à 17% de consommation de courant en plus. » La société travaille actuellement à l’intégration de sa solution dans une puce avec le projet d'en lancer la production au deuxième semestre 2018. Elle vise dans un premier temps les acteurs de l'internet et du cloud qui développent leurs propres serveurs comme Amazon, Google, Facebook ou OVH, avant de s'attaquer aux constructeurs de serveurs.
Modèle fabless
UpMem se voit une société « fabless », c’est-à-dire son usine. La fabrication de sa puce sera confiée à un fabricant de mémoires Dram. Gilles Hamou reste à ce stade discret sur le partenaire qu’il compte retenir pour la production. La société envisage également la cession de licence. Ainsi des grands fabricants de mémoires Dram comme Samsung, SK Hynix ou Micron Technology peuvent mettre en œuvre sa technologie dans des produits en propres moyennant le paiement de redevances.
Gilles Hamou se frotte les mains. « Notre puce PIM a vocation à se vendre par centaines de millions de pièces par an, rêve-t-il. Nous sommes face à un marché potentiel de 3 milliards de dollars. Nous comptons en capter une grande partie d'ici 8 ans. »
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