Une nouvelle vague de licenciements menace les compagnies aériennes
Les compagnies aériennes risquent de souffrir une nouvelle vague de licenciements à travers le monde. American Airlines a annoncé le 25 août envisager 19 000 départs tandis qu'Emirates et Etihad Airways ont recours aux congés sans solde.
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Mis à jour
26 août 2020
American Airlines a annoncé mardi 25 août qu'elle pourrait licencier 19 000 personnes en octobre si les pouvoirs publics ne prolongent pas le mécanisme d'aide au financement des salaires dont bénéficie le secteur du transport aérien. Les compagnies aériennes américaines ont reçu en mars 25 milliards de dollars (21,17 milliards d'euros) de l'État fédéral, afin d'assurer le paiement des salaires et de préserver l'emploi jusqu'à fin septembre.
Le secteur du transport aérien est l'un des plus touchés par la pandémie. Les compagnies estiment qu'il faudra plusieurs années avant que l'activité ne retrouve ses niveaux d'avant la crise.
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Discussions au point mort entre les compagnies aériennes et le gouvernement américain
Aux États-Unis, alors que les aides s'épuisent et que le marché reste sinistré, les compagnies et les syndicats du secteur tentent d'obtenir de Washington 25 milliards de dollars supplémentaires mais les discussions sont au point mort. En prenant en compte les départs volontaires et les congés sans solde, les effectifs d'American Airlines pourraient tomber à 100 000 personnes en octobre contre 140 000 avant la crise.
"En bref, l'équipage d'American comptera au moins 40 000 employés de moins le 1er octobre que lorsque l'épidémie a commencé", ont déclaré le directeur général Doug Parker et le président Robert Isom dans un mémo adressé aux employés que Reuters a pu lire. D'après eux, le seul moyen d'éviter les départs contraints est le prolongement du plan de soutien au financement des salaires.
Une offre réduite de 50 % au quatrième trimestre 2020
Les suppressions de postes supplémentaires envisagées concernent 17 500 salariés syndiqués, parmi lesquels 1 600 pilotes et 8 100 membres du personnel navigant commercial, ainsi que 1 500 postes d'encadrement.
En se basant sur la demande actuelle, le groupe envisage pour le quatrième trimestre moins de 50 % de son offre de vols habituelle, et un quart seulement pour les vols internationaux, ont précisé les deux dirigeants. À Wall Street, l'action American Airlines perdait plus de 3 % à la mi-journée, entraînant dans sa chute d'autres compagnies aériennes.
Emirates et Etihad Airways demande au personnel de prendre des congés sans solde
Les compagnies américaines ne sont pas les seules exposées par la crise. Aux Émirats arabes unis, Emirates et Etihad Airways vont demander à leur personnel navigant de prendre des congés sans solde, montrent des notes internes que Reuters a pu consulter. Les deux compagnies ont progressivement recommencé à transporter des passagers depuis le mois de juin après avoir cloué leurs avions au sol en mars.
Dans une note interne, Emirates a informé son personnel naviguant de la possibilité de prendre un congé sans solde d'un à trois mois, du 1er septembre au 30 novembre, selon les besoins en personnel de la compagnie. Emirates, qui a déjà demandé en juillet à ses pilotes et son personnel de bord de prendre quatre mois de congé sans solde, a de nouveau procédé à des licenciements en août, selon deux sources, après une première vague de départs en juillet.
Une porte-parole de la compagnie aérienne a confirmé qu'un congé sans solde avait été proposé mais a refusé de dire combien d'employés l'avaient accepté. Elle n'a pas abordé la question des licenciements.
De son côté, Etihad a indiqué dans une note interne avoir à disposition plus de personnel de cabine que nécessaire, dont beaucoup ne sont pas inscrits sur des vols, et elle estime que cette situation n'est pas viable pour l'entreprise. Le personnel navigant peut prendre entre 10 jours et six mois de congé sans solde à partir du 16 septembre, indique la note.
La compagnie aérienne d'Abu Dhabi, qui déjà demandé à son équipage de prendre des congés sans solde en mars, n'a pour le moment pas répondu à une demande de commentaires adressée par courriel. Etihad, qui a perdu 758 millions de dollars (environ 640 millions d'euros) au premier semestre, était déjà en cours de restructuration avant la pandémie et a supprimé des milliers d'emplois en 2020, ont indiqué des sources à Reuters.
Avec Reuters (Tracy Rucinski, version française Flora Gomez, édité par Marc Angrand)
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