Une nappe de pétrole se dirige vers les côtes françaises après le naufrage du Grande America

Menace sur les côtes françaises. Une nappe d'hydrocarbures se dirige vers les plages de la côte Ouest après le naufrage du Grande America au large du Finistère. Le navire de commerce italien contenait plusieurs dizaines de tonnes de matières dangereuses et 2200 tonnes de fioul lourd.

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Une nappe de pétrole se dirige vers les côtes françaises après le naufrage du Grande America
La préfecture maritime de l'Atlantique en opération lors du naufrage du Grande America.

Regain d’inquiétude après le naufrage du Grande America au large du Finistère. Les détails s’accumulent sur la cargaison du navire et ils ne sont pas rassurants sur les risques de pollution. Les autorités ont évoqué mercredi 13 mars la présence de matières dangereuses dans 45 des 365 conteneurs du navire de commerce italien, dont une centaine de tonnes d’acide chlorhydrique et environ 70 tonnes d’acide sulfurique. Le bateau contenait également 2200 tonnes de fioul lourd dans ses soutes.

Robin des Bois, association de défense de l’environnement, avait déjà révélé la présence de matières dangereuses à bord du navire de commerce. Elle a indiqué qu’elle souhaitait déposer une plainte pour pollution et abandon de déchets auprès du Tribunal de Grande Instance de Brest (Finistère).

Une crise majeure “pas terminée”

“La gestion de cette crise majeure ne s’est pas terminée avec le sauvetage de 27 vies humaines ou le naufrage du Grande America”, a déclaré lors d’une conférence de presse le vice-amiral d’escadre Jean-Louis Lozier, préfet maritime de l’Atlantique.

L’après-midi du 12 mars, après deux jours d’incendie, le navire a coulé à 330 kilomètres des côtes françaises par 4 600 mètres de fond. L’origine du feu est toujours inconnue. Dès le naufrage du Grande America, les risques de pollution ont suscité des inquiétudes au gouvernement et chez les associations de défense de l’environnement.

La nappe d’hydrocarbures “viendra forcément” sur les côtes françaises

Selon le ministre de la Transition écologique et solidaire, une nappe d’hydrocarbures s’étend sur une longueur de 10 kilomètres et une largeur de 1 kilomètre. Les conditions météorologiques difficiles risquent néanmoins de disloquer cette nappe. Des mesures de surveillance aérienne ont déjà été mises en place et une surveillance satellitaire pourrait intervenir pour mieux identifier l’ampleur de la pollution. “Nous verrons ainsi si la nappe continue à être nourrie par une fuite de la coque du navire”, a expliqué François de Rugy sur le plateau de Public Sénat.

“Nous sommes face à une pollution aux hydrocarbures, au pétrole, qui va sans doute se transformer en boulettes et de petites nappes par cet effet de dislocation”, a décrit le ministre. Selon lui, la nappe “viendra forcément” sur les côtes françaises. Les départements de Charente-Maritime et de Gironde pourraient être concernés, voire ceux des Landes et de Vendée. La pollution pourrait atteindre les côtes d’ici dimanche 17 mars ou lundi 18 mars, a précisé François de Rugy, tout en indiquant que ces prévisions n’étaient pas “sûres à 100%”.

Mise en demeure de l’armateur

Le préfet maritime de l’Atlantique a signé une nouvelle mise en demeure de l’armateur, Grimaldi Group. Elle l’oblige à “présenter un plan d’action visant à assurer dans un premier temps une investigation de l’épave pour définir précisément la nature des dommages subis et son état, dans un second temps les modalités éventuelles de traitement de l’épave envisagés pour prévenir les risques pour l'environnement marin”, décrit Jean-Louis Lozier.

Plusieurs moyens vont être déployés par l’État français pour mener les opérations de lutte anti-pollution. Un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la Marine nationale est déjà sur place pour le repérage sur zone et quatre navires doivent arriver. Un plan de dépollution sur terre est également en préparation.

Le fioul lourd, un carburant ultra-polluant

S’il parle d’une “crise majeure”, le préfet maritime de l’Atlantique nuance également l’impact pour l’environnement, indiquant qu’une éventuelle pollution “serait très localisée”, selon des propos rapportés par France 3 Régions Nouvelle-Aquitaine. “La dilution dans l'espace océanique n'entraînerait pas de conséquences graves pour l'environnement", a-t-il ajouté.

Quelques mois après la collision de deux navires au large de la Corse, ce nouvel accident risque d’accentuer les critiques sur les pollutions liées au secteur maritime. Le fioul lourd qui se retrouve déversé dans l’océan Atlantique n’est pas anodin. Il s’agit d’un carburant ultra-polluant comme nous l’indiquions dans un précédent article. Par ailleurs, le secteur est l’un des rares épargnés par les taxes écologiques.

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