Une majorité des administrateurs de Nissan hostiles à l'AG des actionnaires voulue par Renault
Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a rapporté qu'une majorité des membres du conseil d'administration du constructeur japonais partageait son refus de convoquer une assemblée générale extraordinaire de ses actionnaires demandée par Renault dans le contexte de l'inculpation de Carlos Ghosn, rapporte le Wall Street Journal.
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Mis à jour
24 décembre 2018
Les tensions redoublent entre Renault et Nissan sur fonds d'affaire Ghosn. Selon le Wall Street Journal, le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, ne veut pas de l'AG extraordinaire d'actionnaires réclamée par Renault. D'autres administrateurs du constructeur nippon partageraient cette position. Le numéro 2 de Nissan en a informé Thierry Bolloré, directeur général adjoint de Renault, dans une lettre en date du 17 décembre. Le constructeur français détient 43% du capital de Nissan.
Dans un courrier envoyé trois jours plus tôt, Thierry Bolloré avait "demandé respectueusement que le conseil d'administration envisage la convocation d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires de Nissan aussi rapidement que possible". Hiroto Saikawa avait rejeté cette demande.
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Renault veut peser sur le choix du remplaçant de Ghosn
La convocation d'une assemblée générale anticipée des actionnaires de Nissan aurait permis au groupe français d'espérer pouvoir peser sur le choix du remplaçant de Carlos Ghosn à la présidence et sur des nominations à venir au sein du constructeur japonais.
Saikawa et Bolloré se sont vus en face à face cette semaine à Amsterdam en marge de la réunion du conseil d'administration de l'alliance Renault-Nissan.
Carlos Ghosn a été arrêté le 19 novembre pour des accusations de malversations financières et évincé dans la foulée de la présidence de Nissan. Il est toujours PDG de Renault, même si une direction intérimaire a été mise en place, et reste officiellement à la tête de l'alliance automobile franco-japonaise. Il a de nouveau été placé en état d'arrestation vendredi sur la base de nouvelles accusations selon lesquelles il aurait fait passer dans les comptes du constructeur japonais des pertes de 1,85 milliard de yens (14,5 millions d'euros) sur des investissements personnels. Le parquet de Tokyo a prolongé dimanche de dix jours sa détention.
Avec Reuters (Arthur Connan et Henri-Pierre André pour le service français)
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