2011 pour les producteurs de papier se résume par un paradoxe. Financièrement, l'année a été plutôt bénéfique, mais dans les usines et dans les magasins, l'activité s'est quelque peu recroquevillée.
Dans les livres de comptes de l'industrie papetière, le chiffre d'affaires enregistre une hausse de 6%, à 6,3 milliards d'euros. Un résultat satisfaisant porté par la hausse des prix appliquée dès le début de l'année 2011.
A l'inverse, la production, elle, a reculé de 3,2%. Une baisse dûe notamment à la fermeture de huit sites industriels d'une capacité totale de 600 000 tonnes. Sur le marché, la consommation des papiers et des cartons a chuté pour sa part de 2.2%. Soit un trou de 9,7 millions de tonnes.
Tous les types de papiers et de cartons sont concernés par cette chute. Seuls les papiers dits d'hygiène résistent un peu mieux avec une hausse de 0,2%.
Le souffle de la campagne présidentielle
L'année 2011 ne ressemble en rien à 2010, année durant laquelle le secteur avait enregistré un vrai rebond de son activité. D'ailleurs, pour Jean-Marc Louvet, président de la Confédération française de l'industrie des papiers, cartons et celluloses, la baisse deux fois plus importante de la production française par rapport à la moyenne européenne, "montre à l'évidence un certain décrochage de notre outil industriel par rapport aux grands pays européens".
Pour 2012, la Copacel se montre dubitative. Elle parle d'incertitude et de manque de visibilité, tant pour ce qui est de la conjoncture économique que pour le prix des matières premières.
La confédération fonde des espoirs sur les énergies renouvelables. Le secteur représente un débouché pour l'utilisation des déchets de l'industrie papetière. La campagne présidentielle pourrait aussi représenter une opportunité, cette période étant synonyme de forte consommation de tracts et de papiers pour la presse et la publicité. Une opportunité de courte durée néanmoins.