Une deuxième usine pour AGCO à Beauvais
[ACTUALISE] Le groupe américain AGCO a inauguré mardi 19 novembre sa deuxième usine de Beauvais. Investissement : 15,5 millions d’euros. Le "cerveau de Massey Ferguson se trouve à Beauvais", a déclaré Martin Richenhagen, Pdg et Président du Conseil d’Administration mondial du groupe AGCO
Mis à jour
19 novembre 2013
L’aventure Massey Ferguson commencée en 1960 à Beauvais se poursuit. Le groupe américain AGCO (11 milliards de dollars de chiffre d’affaires) a inauguré mardi 19 novembre la deuxième usine "Beauvais 2" qu’il a construite sur la zone industrielle d’Allonne, à 1,5 kilomètre de son site historique de Beauvais (Oise) où aucune extension n’était possible. Cette nouvelle usine en service depuis le 2 septembre représente pour AGCO un investissement de 15,5 millions d’euros. Elle produit les cabines de tracteurs qui ont été transférées du site historique qui a été réorganisé.
"Beauvais 2" abrite aussi un centre de formation commerciale pour l’ensemble du groupe ; ce centre va former les formateurs chargés de déployer la marque Massey Ferguson dans 35 pays ; la vente est une activité d’autant plus stratégique que l’on produit des tracteurs de plus en plus techniques et à forte valeur ajoutée, ont expliqué les dirigeants d’AGCO. C’est le cas des tracteurs fabriqués à Beauvais qui sont principalement des gammes de tracteurs de haute puissance pouvant aller jusqu’à 400 ch. Le tracteur rutilant qui trônait dans le hall d’accueil des visiteurs ce mardi coûte 230.000 euros a indiqué AGCO en précisant qu’il s’agissait de la "Rolls Royce" du tracteur.
Le travail du "team Beauvais"
Désormais dédié à l’assemblage des tracteurs et à la peinture, le site historique d’AGCO baptisé "Beauvais 1" abrite aussi le bureau d’études mondial de sa marque phare, Massey Ferguson. Pour toutes ces raisons, Martin Richenhagen, PDG et Président du Conseil d’Administration mondial du groupe AGCO a déclaré que "le cerveau de Massey Ferguson" se trouvait à Beauvais.
Sur le ton de l’humour et en français, le "chairman" a égratigné une France où les taxes et le coût du travail seraient trop élevés et une France qui aurait "besoin d’une démarche davantage pro business" ; il a aussi loué le travail du "team Beauvais (Etat-collectivités), la motivation et la productivité" du site AGCO de Beauvais. Ce dernier a réalisé 30 % de gains de productivité en l’espace de quatre ans, a indiqué Richard Markwell, PDG d’AGCO SA (AGCO France).
3 018 SALARIÉS SUR CETTE PLATEFORME DÉDIÉE AU TRACTEUR
AGCO emploie à Beauvais quelque 1200 salariés permanents auxquels il faut ajouter 300 intérimaires et 40 apprentis. Sur son site historique, AGCO a pour voisin la société GIMA dont il est à la fois l’actionnaire et le principal client. En effet la société GIMA – joint-venture entre AGCO et le constructeur allemand CLAAS – fournit à AGCO les boîtes de vitesse et les ponts arrière de ses tracteurs (ce qui représente 65 % de sa production). Avec l’effectif du GIMA – 943 salariés permanents et 275 intérimaires – ce sont 3018 salariés qui sont employés à Beauvais sur cette plateforme dédiée au tracteur.
Quelque 17 000 tracteurs sortent chaque année de d’AGCO-Beauvais, dont 85 % à l’export. Outre la marque aux trois triangles Massey Ferguson – 93 % de la production – le site picard produit aussi des tracteurs Challenger, Valtra et Iseki qui embarquent aussi un niveau d'équipements et de technologie élevé.
PRÈS DE 100 EMBAUCHES EN UN AN
AGCO a recruté près d’une centaine d’employés en l’espace d’un an (production ; bureau d’études et fonctions support) non sans quelques difficultés au départ liées au déficit d’image du machinisme agricole. Le groupe a fait des efforts de communication pour expliquer que le secteur était "aussi technologique" que l’automobile ou l’aéronautique.
Le site de Beauvais est d’ailleurs un passage obligé pour les visiteurs d’AGCO ; il reçoit 15 000 personnes par an. Les dernières délégations étrangères venaient de Mongolie et d’Ukraine. Des visiteurs russes sont attendus la semaine prochaine à Beauvais. L’Europe orientale représente un potentiel commercial important pour AGCO.
Claire Garnier
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