Paris aura donc son Institut de microfluidique. Les travaux viennent de démarrer - la rénovation de bâtiments existants - et l’installation des chercheurs est prévue dans un an : l’été prochain, les spécialistes de la microfluidique issus de 4 établissements parisiens (ESPCI, ENS, Chimie ParisTech, Institut Curie), qui travaillent déjà ensemble depuis 2011 au sein de l’Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG), disposeront d’un laboratoire commun. Il sera pourvu notamment d’une plate-forme technologique de fabrication de circuits microfluidiques : "des puces" parcourues de micro canaux qui réalisent par exemple des tâches d’analyse ou de diagnostic.
Pour 14,8 millions d’euros, dont 12 millions de la Ville de Paris, les travaux de rénovation permettront aux chercheurs parisiens - certains sont des pionniers du domaine - d’avoir enfin un outil de recherche digne de ce nom. La microfluidique est déjà un marché de 6 milliards de dollars au niveau mondial, avec notamment des applications dans le diagnostic médical et le séquençage d’ADN. Mais c’est aussi une technologie d’affichage pour des liseuses électroniques…
Les applications potentielles sont encore très larges, de la santé à l’énergie, de l’environnement aux cosmétiques. C’est pourquoi il importe de se placer sans attendre. "La création de cet Institut arrive "'dans les temps', pour que les équipes françaises soient au rendez-vous en termes de recherche, de brevets et de création de start-up ", affirme Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris.
Six start-up sont déjà nées des activités de l’IPGG. Plusieurs autres sont dans les tuyaux. Ce n’est donc pas un hasard si le bâtiment de l’IPGG est aussi destiné à accueillir l’incubateur d’entreprises de l’ESPCI.
Thierry Lucas