Un guide pour les traiteurs
Le don de nourriture aux associations oui, mais dans quel cadre législatif ? La lutte contre le gaspillage alimentaire, lancée en juin par le gouvernement, commence à fédérer les acteurs du secteur, à l'instar des traiteurs qui refusent d'endosser la responsabilité sanitaire une fois les produits donnés. "Lors des réceptions, les maîtres d'hôtels ont l'interdiction de laisser de la nourriture aux clients car la chaîne du froid n'est plus maîtrisée. Si la personne mange ce qui lui a été donné au delà de la durée limite de consommation et est intoxiqué, c'est le traiteur qui sera responsable pénalement", a expliqué à l'AFP Alban Caillot, responsable des évènements nationaux au sein de Traiteurs de France, association qui regroupe 37 traiteurs au niveau national. Pour que des traiteurs puissent "s'immiscer dans ce dispositif, il faut absolument que leur responsabilité soit levée une fois la nourriture donnée, sinon, même si cela est triste à dire, il préféra la jeter plutôt que d'être inquiété par la justice", martèle Alban Caillot. Le Plan anti-gaspi du gouvernement, signé mi-juin par la plupart des acteurs de l'alimentation, et soutenu par la ville de Paris, doit conduire à réduire de moitié le gaspillage d'ici à 2025. Aujourd'hui, les Français jettent en moyenne 20 kg de nourriture par an, dont 7 kg de produits encore sous emballage, soit une dépense inutile de 400 euros par an et par ménage.
Coût
Les traiteurs pointent aussi la logistique du transport de la nourriture donnée et son coût. "Il faut s'assurer que la chaîne du froid, que les normes d'hygiène soient respectées et pour cela, il faut que les traiteurs puissent être mis en relation rapidement avec les bénéficiaires et que la nourriture soit acheminée très vite", ajoute Aziz Bentaleb, vice-président de la branche traiteur du Synhorcat. Pour Aziz Bentaleb, "la question du coût doit aussi être abordée en priorité afin de savoir qui paie quoi". L'association Eqosphere, plateforme de mise en relation entre donneurs et bénéficiaires, travaille ainsi avec la mairie de Paris et le gouvernement à faciliter cette étape. "Comme cela se fait désormais chez Potel et Chabot, le surplus alimentaire est récupéré directement par des associations, selon les quantités disponibles et les besoins des bénéficiaires, les deux étant en lien en temps réel via le smartphone", a précisé Xavier Corval, fondateur d'Eqosphere, qui compte près de 250 clients allant de la grande distribution aux parcs animaliers.
Guide
"Nous allons publier un guide pour aider les traiteurs à s'organiser dans le don de nourriture" après banquets et autres réceptions, a expliqué à l'AFP le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot, mercredi, en marge de la signature du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire par le traiteur de luxe Potel et Chabot. Selon le ministre, "il est nécessaire d'aborder la question juridique sur le don, la question sur la logistique de transport de cette nourriture", a-t-il assuré, rappelant qu'"il y a des verrous partout" et qu'"il faut les faire sauter les uns après les autres". Pour réduire une telle déperdition, "scandaleuse et profondément injuste", Guillaume Garot a institué une journée nationale de lutte contre le gaspillage le 16 octobre. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), la somme des aliments gâchés dans le monde (1,3 milliard de tonnes pour 750 milliards d'euros) suffirait amplement à rassasier les 868 millions d'affamés.
(avec AFP)
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