Un fonds pour financer l'innovation agroalimentaire
Financé par plusieurs groupes issus du secteur agricole et Bpifrance, le premier fonds de capital-risque dédié à l’accompagnement de l’innovation dans le monde agricole, CapAgro, a été lancé le 9 septembre.
C’est une bonne nouvelle pour les jeunes entreprises innovantes de l’agriculture et de l’agroalimentaire en France. Les groupes Sofiprotéol, Tereos, Bpifrance ainsi que le Crédit agricole et AG2R-La Mondiale ont lancé le 9 septembre CapAgro Innovation, présenté comme le premier fonds de capital-risque en France dédié à l’agronomie, l’agriculture et l’agroalimentaire.
Doté dans un premier temps de 37 millions d'euros, ce fonds investira "entre 1 et 5 millions d'euros au capital d'entreprises innovantes intervenant dans le recyclage des matières, les protéines végétales et la chimie du végétal ou la valorisation des richesses marines", a expliqué Jean-Baptiste Cuisinier, son président.
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Pallier un manque
La société Sofiprotéol (huiles Lesieur, biocarburants Diester), la coopérative Tereos (premier fabricant du sucre français) et la banque publique d'investissement Bpifrance mettent chacun dix millions d'euros dans ce fonds, épaulés par le Crédit Agricole (5 millions d’euros) et le groupe de protection sociale AG2R-La Mondiale (2 millions d’euros).
"Ce fonds arrive à point nommé, car il y a un vrai besoin de financement de l’innovation dans l’agroalimentaire", a souligné Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, constatant une "absence quasi complète d'investisseurs en capital-risque sur la plupart des secteurs liés aux filières agricoles et agroalimentaires".
"La quantité de terres disponibles pour l’agriculture décroit dans le monde. Il y a un enjeu d’augmentation de la productivité dans le respect de la nature, en développant de nouvelles méthodes", a estimé pour sa part, Alexis Duval, le directeur général de Tereos.
Un fonds appelé à grossir
Pour Jean-Philippe Puig, le directeur général de Sofiprotéol, "le regroupement de différentes structures pour financer le fonds permet de partager les risques, sans que cela ne pèse sur les entités, et d’avoir un spectre d’interventions plus large".
"Le fonds va accompagner les jeunes talents entre l'idée, le laboratoire et la phase pré-industrielle", a précisé Xavier Beulin, le président de Sofiprotéol, et du syndicat agricole FNSEA. D'autres industriels pourraient rejoindre ce fonds prochainement, qui pourrait atteindre à terme 60 millions d’euros de dotation.
Les entreprises sélectionnées devraient être principalement françaises. 90 dossiers de candidatures ont déjà été reçus, dans des domaines variés : innovation dans le machinisme agricole, pisciculture durable, production d'insectes, chaîne du froid, ingrédients alimentaires, méthanisation... Un premier investissement de 1,5 million d'euros a été réalisé en juillet dans une entreprise fabriquant des systèmes pour la construction d'immeubles en bois, baptisée LineaZen.
Adrien Cahuzac
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