Un film élastomère à propriétés bioactives
DÉVELOPPÉ CHEZ HUTCHINSON FRANCE, ce matériau conviendrait à la fabrication de gants chirurgicaux et d'emballages alimentaires.
Les chercheurs d'Hutchinson France à Chalette-sur-Loing (Loiret) ont conçu un film élastomère qui représente sans doute le futur des gants chirurgicaux. Développé avec des scientifiques de Mulhouse, ce matériau contient un biocide qui est immédiatement relargué en cas de perforation accidentelle. Cet élastomère assure donc une protection active contre des agents pathogènes.
Fabrication par procédé au trempé
Ce film élastomère est en fait constitué de trois épaisseurs dont seulement la couche interne contient le liquide biocide (désinfectant, virucide...). Des modèles théoriques ont permis de concevoir la structure idéale. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le biocide est présent dans la couche interne sous forme de microgouttes. En phase liquide continue, le biocide risquait de se déverser complètement lors d'une perforation. Intégrée sous forme de nanogouttes, la quantité de biocide relarguée pouvait se révéler insuffisante.
La structure complexe développée par les chercheurs français présente, en outre, des propriétés mécaniques du même type que celles des films de protection passifs : élasticité et sensibilité au toucher pour le porteur du gant.
La fabrication de ce film tricouche fait appel à un procédé au trempé. Un support en porcelaine est d'abord plongé dans une solution contenant l'élastomère (SEBS, styrène-éthylène-butylène-styrène) pour former la première couche d'environ 100 microns. Le support ainsi revêtu est ensuite trempé dans une émulsion d'élastomère SEBS et de microgouttes d'agent biocide pour former la deuxième couche de 200 microns. Enfin, la troisième couche de 100 microns est formée par trempage dans la solution d'élastomère SEBS utilisée pour la première étape.
Selon Hutchinson, ce même principe pourrait aussi s'appliquer à l'emballage alimentaire et même à de futurs pneumatiques capables de s'autoréparer.