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Une feuille de route santé en préparation
Un écosystème de santé dynamique
Quartier historique des bio-industries à Lyon, Gerland est aujourd'hui le phare de l'écosystème biotechnologies et santé du Grand Lyon, et plus largement de la filière santé régionale animée par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle. Au-delà de la vitrine constituée par l'IRT Bioaster, le laboratoire P4 et de grands noms de l'industrie pharmaceutique, le Biodistrict s'impose à la fois comme centre névralgique et stratégique, notamment pour le lancement de bioproductions et comme aimant international pour attirer de nouvelles compétences et nouvelles entreprises. Bilan à trois ans et perspectives.
Imaginé par le visionnaire Charles Mérieux dès la fin du siècle dernier, avec déjà la volonté de créer un « bouclier sanitaire », le « Biodistrict Lyon-Gerland » a été lancé officiellement à Lyon, en juin 2014, à l'occasion du Forum mondial des sciences du vivant Biovision.
À présent armé de structures et infrastructures gravitant autour d'un coeur unique, le dispositif se veut être une identité à la croisée d'un territoire (le sud de Gerland, au sud de l'agglomération lyonnaise) et d'une filière (les sciences de la vie). Une signature, une ombrelle, pensée pour être un outil fédérateur afin de développer l'attractivité et le rayonnement de la Métropole lyonnaise en France et à l'international.
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
À la base : un réseau d'acteurs « piliers »
Le site disposait d'ores et déjà en préfiguration de la « marque » Biodistrict d'atouts incontestables illustrés par la présence sur son territoire de leaders mondiaux (Sanofi Pasteur, Merial, Genzyme...), de PME innovantes (Imaxio, Adjuvatis, Genoway, ABL Lyon (ex-Platine Pharma Services), The CoSMo Company, Fab'entech...), du pôle de compétitivité mondial Lyonbiopôle et d'établissements d'enseignement supérieur et de recherche. Parmi ceux-ci, l'Université Claude Bernard Lyon 1, l'École normale supérieure de Lyon (ENS), l'Institut de biologie et de chimie des protéines (IBCP), le Laboratoire P4 Inserm Jean Mérieux et l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon (IGFL).
« Le Biodistrict permet d'avoir un lieu qui incarne la filière innovation santé en région Auvergne Rhône-Alpes - même s'il n'est pas le seul. Il permet de matérialiser et d'assurer que la filière Biotech / Medtech est extrêmement structurée et structurante », indique Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyonbiopôle, reconnaissant que c'est symboliquement très important, notamment lorsque sont reçues des délégations étrangères.
Sur le volet économique « la création de ce Biodistrict signifie que la santé est considérée comme un facteur de développement, à la fois économique et social, avec des enjeux forts, et pas seulement comme un facteur de coût », souligne-t-elle. En effet, l'affichage de « quartier », au sens des biodistricts américains, signifie que tous les éléments clés de la filière sont regroupés dans un environnement riche et structuré sur un lieu géographique, renforçant aussi le pouvoir d'attraction pour accueillir de nouvelles forces et de nouvelles entreprises.
« C'est la matérialisation d'un axe politique affirmé fort au niveau de la Région comme de la Métropole, et pour Lyonbiopole, l'enjeu est double », ajoute F. Agostino-Etchetto. D'abord que le territoire du Biodistrict Lyon Gerland, lié aux autres territoires de Grenoble et d'Auvergne, soit le réflecteur de l'ensemble des acteurs de la santé implantés, sachant que Lyonbiopôle n'est pas lié aux sites mais aux acteurs de la filière, et que le critère d'adhésion des membres est d'avoir des activités dans l'innovation et de souhaiter participer au réseau.
Second enjeu : la poursuite des thématiques avec la structuration des acteurs Biotech et Medtech car il s'agit aujourd'hui de renforcer sa position dans un contexte international de forte concurrence.
Un bilan à trois ans... conséquent !
Parmi les indicateurs principaux du dynamisme du Biodistrict : le doublement de surface et capacité en mai 2015 du laboratoire Jean Mérieux/Inserm de haute-sécurité P4, destiné à l'étude de pathogènes de classe 4, le redéploiement du bureau OMS de Lyon en juin 2015, la construction du 8e laboratoire de recherche (LR8) de l'ENS de Lyon qui sera livré, fin 2019, ou encore le projet de transfert du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) sur le site.
Un regret toutefois : celui de voir partir prochainement l'Établissement français du sang (EFS) qui a regroupé plusieurs de ses activités régionales sur un nouveau site lyonnais mieux adapté à ses fortes contraintes logistiques.
« Depuis le lancement du projet, nous pouvons notamment compter 6 entreprises créées sur le Biodistrict - dont 2 exogènes - et 4 nouvelles marques pharma internationales [Voir encadré] », se réjouit Clémence Labat, chef de projet Sciences de la vie, au sein de la direction de l'innovation et de l'action économique de la Métropole de Lyon. Mais pas que !
Trois autres entreprises se sont vues relocalisées sur le Biodistrict : IDD Biotech, Bioxis Pharmaceuticals (Cytosial) et Elsalys Biotech, et d'autres s'y apprêtent, comme Genoway qui va s'installer sur la zone TechSud. « Plusieurs implantations sont directement liées à la présence de l'outil de bioproduction à très forte valeur ajoutée qu'est Accinov », souligne F. Agostino-Etchetto, citant Alma Biotherapeutics et Histide Lab. Reflet de la santé économique des acteurs, près de 300 M€ (exactement 293,45 M€) ont été levés par des PME du Biodistrict - à savoir par 12 entreprises-, dont 181,5 M€ sur le marché boursier par les sociétés Transgene, Valneva et Poxel.
À noter qu'un certain nombre d'acteurs PME atteignent désormais une maturité et une visibilité notables, comme Genoway, Valneva, Poxel et IDD. Par ailleurs, de jeunes pousses prometteuses continuent d'émerger, tels Maat, Enyo ou Calixar.
Côté sièges sociaux de groupes mondiaux : un bel affichage !
« Novasep a fait le choix de transférer son siège à Lyon sur le Biodistrict en 2014, simultanément au lancement de celui-ci », se réjouit C. Labat. Parmi les leaders mondiaux dans le développement de médicaments essentiels injectables, le Laboratoire Aguettant a choisi de renforcer sa production en France, et en l'occurrence, sur son nouveau site inauguré en mai 2016, au coeur du Biodistrict Lyon-Gerland. Après trois ans de travaux et 40 millions d'euros d'investissement, le site « Gerland 2 » concentre ainsi son nouveau siège, un site de production, une plateforme R&D et un laboratoire de contrôle qualité.
Après les tractations entre les géants Sanofi et Boehringer Ingelheim (BI), courant 2016, qui ont abouti à un échange des activités santé animale de Merial (du premier vers le second) contre celles de médication sans ordonnance, OTC (dans l'autre sens), Lyon gagne un nouveau leader en santé animale : Boehringer Ingelheim. Son centre opérationnel et de décision international est localisé depuis juillet sur le Biodistrict, en lieu et place de l'ancien siège de Merial qui devait devenir le siège mondial de Sanofi et Merial réunis.
« Les deux entreprises voulaient jouer un rôle important, Sanofi souhaitant se renforcer et jouer un rôle mondial sur le marché des OTC, et Boehringer Ingelheim, déjà leader mondial sur les segments de marché porcs et chevaux, aspirant à élargir son spectre avec l'acquisition de Merial, alors leader mondial sur les segments de marché animaux de compagnie et volailles », rappelle Erick Lelouche, vétérinaire de formation, ancien patron de la santé animale monde au siège d'Ingelheim en Allemagne, et président de Boehringer Ingelheim Santé animale à Lyon, depuis janvier 2017.
À noter que Merial étant valorisé plus cher que la branche OTC, BI a rajouté la « paille » de 4,5 milliards d'euros pour son acquisition ! « La complexité du « deal », avec en réalité 2 « deals » en 1, a conduit à la création de deux leaders mondiaux d'origine européenne sur 2 secteurs..., c'est un vrai échange stratégique », résume E. Lelouche. BI Santé animale devient à présent le N°2 mondial -derrière Pfizer- sur le marché de la prévention des maladies animales grâce aux vaccins et aux antiparasitaires. « Il y a un beau challenge à partir de maintenant », déclare-t-il, observant que dans l'histoire, bouleversée en même temps que la stratégie, le Biodistrict a gagné deux sièges mondiaux, avec un nouvel acteur BI, qui représente 50 000 personnes dans le monde (dont 4 000 issues de Merial), pèse 16 milliards d'euros, et entend faire de Lyon un centre stratégique majeur. « À travers BI, c'est aussi une ouverture du Biodistrict sur l'Allemagne », conclut-il.
Dans cette nouvelle configuration le groupe Sanofi re-déploie ses sites et installe son siège non loin de celui de Genzyme, passé sous son pavillon et qui a obtenu l'agrément de la FDA pour sa bioproduction d'anticorps polyclonaux utilisés pour la prévention et le traitement du rejet de greffe en transplantation et en hématologie.
« Notre souci permanent est la cohérence des actions de tous », déclare Florence Agostino-Etchetto, rappelant que mobiliser et coordonner tous ces acteurs publics et privés de l'innovation est la première clé du succès du Grand Lyon !
« La création de ce biodistrict signifie que la santé est considérée comme un facteur de développement, à la fois économique et social, avec des enjeux forts, et pas seulement comme un facteur de coût », (Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyonbiopôle).
BIOASTER : L'UNIQUE IRT SANTÉ
Au coeur de la masse critique d'acteurs du Biodistrict Lyon-Gerland, se trouve l'Institut de Recherche Technologique (IRT) Bioaster. Institut de recherche public-privé dédié à la microbiologie, l'IRT Bioaster a été créé pour faire sauter certains verrous technologiques sur le chemin de la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques, de nouvelles voies d'action, de nouvelles molécules, et pour résoudre des problèmes d'industrialisation. Il s'y réalise des projets de recherche collaborative autour des maladies infectieuses et du microbiote, à travers l'intégration de toutes les technologies multi-omiques, grâce à des plateaux techniques et à des équipes internes, académiques et privées de pointe. L'ambition affichée est d'atteindre l'objectif de 40 projets par an dans le « pipe » pour aller vers des solutions pour les patients.
IMPLANTATIONS/DÉVELOPPEMENT ENTREPRISES, DE 2014 À FIN 20166 entreprises créées sur le Biodistrict Lyon-Gerland (dont 2 d'origine exogène*) : - Maat Pharma - Enyo Pharma - BliNK Biomedical SAS - Alma Biotherapeutics* - Histide Lab* - Polyvalent 4 nouvelles marques de la Big Pharma sur le territoire - Aurobindo Pharma /Arrow Génériques (Inde) - Eurofins / Biomnis (Fr/Lux.) - MSD (Etats-Unis) création filiale Vaccins - Boehringer Ingelheim / Merial (Allemagne)
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