Un actionnaire de NOS lance une offre sur Portugal Telecom
LISBONNE (Reuters) - Isabel dos Santos, fille du président angolais, a lancé une offre de rachat sur Portugal Telecom (PT) à 1,35 euro par action, pour tenter de contrecarrer une offre de sept milliards d'euros d'Altice pour l'opérateur télécom portugais.
Sa société enregistrée au Portugal, Terra Peregrin, a annoncé dans un communiqué publié dimanche sur le site du régulateur de marchés CMVM que son offre, qui réprésente une prime de 11% par rapport au cours de clôture de Portugal Telecom vendredi, était soumise à l'obtention de plus de 50% du capital de PT.
Les seuls actifs restants dans Portugal Telecom depuis sa fusion avec le brésilien Oi cette année sont une participation de 25,7% dans Oi et 900 millions d'euros de créances de Rioforte, l'une des holdings de l'empire déchu de la famille Espirito Santo, qui a été placée en liquidation.
"L'objectif final est l'acquisition d'une participation importante, mais pas de contrôle, dans Oi, permettant de maintenir le groupe Portugal Telecom entièrement intact," a déclaré un porte-parole d'Isabel Dos Santos.
Il y a une semaine, Altice, maison mère du câblo-opérateur français Numericable, a présenté à Oi une offre ferme et intégralement financée, de 7,025 milliards d'euros, sur les actifs de Portugal Telecom hors d'Afrique.
La question demeure de savoir si une participation de 25,7% dans Oi suffirait à bloquer l'offre d'Altice.
"(Terra Peregrin) vise à conserver les grandes lignes stratégiques définies par le conseil d'administration de la cible et les objectifs prévus dans le cadre des accords entre PT et Oi", écrit Terra Peregrin dans son communiqué.
Isabel dos Santos et le conglomérat portugais Sonae contrôlent le deuxième opérateur du Portugal, NOS, qui a déclaré la semaine dernière sa volonté que les actifs de PT restent en des mains portugaises.
Le porte-parole de Dos Santos a précisé qu'il n'y avait eu aucun contact préliminaire avec PT et Oi concernant l'offre.
"Comme il ne s'agit pas d'une offre hostile, nous allons immédiatement entrer en contact avec les entités concernées", a-t-il dit.
Oi a fait savoir qu'il pourrait vendre ses actifs portugais afin de limiter son endettement.
Le groupe brésilien avait conclu en décembre dernier un accord de rapprochement avec PT, mais le projet s'est heurté à de multiples difficultés, à la suite du défaut de paiement de la famille Espirito Santo sur une dette de 900 millions d'euros due à Portugal Telecom. En conséquence de ce défaut imprévu, la part de PT dans Oi a été revue en forte baisse dans le cadre de l'accord de fusion, à 25,6% au lieu de 38% initialement annoncé.
(Sergio Goncalves et Axel Bugge, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)