Turbulences liées au "shutdown" en vue pour Wall Street

par Caroline Valetkevitch

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NEW YORK (Reuters) - Wall Street se prépare une nouvelle semaine de turbulences, l'impasse budgétaire aux Etats-Unis se perpétuant pour l'instant, ce qui fait craindre aux investisseurs le pire pour la question encore plus critique du plafond de la dette.

Si ce plafond, actuellement de 16.700 milliards de dollars, n'est pas relevé, les Etats-Unis encourent un risque d'insolvabilité.

"C'est peu vraisemblable mais ça reste un risque et ça fait vraiment peur parce que l'événement n'est pas du tout intégré par le marché", dit Quincy Krosby, stratège de Prudential Financial. "En plus ce n'est pas seulement un événement national mais mondial".

L'absence de tout accord budgétaire au Congrès s'est traduite par la fermeture partielle des administrations fédérales quatre jours durant, ce qui est déjà plus long que ce que beaucoup d'investisseurs anticipaient.

La Bourse a fini en hausse vendredi mais l'indice S&P-500 a subi une perte sur le semaine et l'indice de volatilité du CBOE, communément appelé indice de la peur, a progressé, tout en restant à un niveau relativement bas. Néanmoins, l'évolution du trading sur les options laisse penser que les investisseurs se protègent déjà d'un risque de volatilité accrue.

A 16,89 actuellement, Randy Frederick (Charles Schwab) voit l'indice de volatilité approcher de 30. Il avait culminé à 48 durant l'été 2011, lors d'un précédent débat sur le plafond de la dette.

Le Trésor a fait savoir que les USA n'auraient plus les moyens d'emprunter à compter du 17 octobre. Le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner aurait dit à des membres de son parti qu'il ferait en sorte que les USA ne se retrouvent pas en situation de défaut, ce qui a aidé Wall Street vendredi.

Mais rien ne semble indiquer pour l'instant que la confrontation doive cesser.

DES INDICATEURS REPOUSSÉS

La question budgétaire a stoppé net Wall Street dans son ascension qui l'avait portée à un record de clôture le 18 septembre, lorsque la Réserve fédérale avait décidé, contre toute attente, de ne pas réduire ses rachats d'actifs. Le S&P-500 a perdu 2% depuis lors. Il reste en hausse de 18,5% depuis le début de l'année.

Cela étant, le recul du S&P depuis cette date s'explique aussi par la crainte que l'économie américaine ne soit pas aussi robuste que beaucoup le pensaient, avec une Fed qui a revu en baisse ses prévisions économiques à la fois pour 2013 et 2014.

A cet égard, le "shutdown" partiel de l'Etat fait craindre à certains économistes que les Etats-Unis replongent dans la récession.

Pour couronner le tout, ce "shutdown" provoque le report d'importants indicateurs économiques, comme la statistique de l'emploi de septembre qui aurait dû paraître vendredi, laissant les investisseurs dans la situation embarrassante de devoir prendre des décisions sans s'appuyer sur eux.

Ils auront un autre élément pour le faire: la "saison" des résultats trimestriels qui commence la semaine prochaine avec des poids lourds bancaires tels que JPMorgan Chase et Wells Fargo.

Les prévisions pour les résultats du troisième trimestre ont été nettement revues en baisse, avec une croissance limitée à 4,5% dorénavant attendue. Ce seraient les financières qui auraient été le principal moteur de croissance du S&P-500 sur ce trimestre, avec une hausse des bénéfices de 9,5%, selon des données de Thomson Reuters.

Au plan des indicateurs, les marchés pourront cependant prendre connaissance de l'indice du sentiment du consommateur Thomson Reuters/Université du Michigan ou encore du compte rendu de la dernière réunion de la Fed.

Wilfrid Exbrayat pour le service français

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