[Tribune] Notre industrie automobile doit préparer ses 400 000 salariés à la révolution des compétences !
Pour Jacques Mauge, président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV), il est nécessaire de préparer l'industrie automobile française aux mutations technologiques, notamment en créant une université dédiée à la transmission de ces compétences.
Si la France veut devenir leader de la mobilité sur la scène internationale dans les prochaines années, notre industrie automobile doit préparer dès maintenant ses 400 000 salariés aux nouvelles mutations technologiques et numériques.
Se transformer en organisations apprenantes doit devenir une priorité pour toutes les entreprises de la filière, y plus particulièrement pour les ETI, PME et TPE.
VOS INDICES
source
Avec la création d’une université digitale dédiée, nous souhaitons impulser une dynamique positive en dotant nos entreprises des dernières avancées technologiques et pédagogiques en matière de formation et en leur proposant des contenus adéquats. S’inscrivant dans le cadre du Contrat Stratégique de la Filière Automobile, présenté par Luc Châtel, président de la Plateforme automobile, Filière Automobile & Mobilités (PFA), et signé avec l’Etat le 22 mai 2018, cette université du futur fera entrer la filière dans l’ère des compétences du 21ème siècle.
Se préparer à interagir avec les machines
Le développement de nouvelles formes de motorisation (hybride, électrique, hydrogène), prévues pour 2030, ou encore les prémisses actuelles de l’Usine du Futur, font apparaître de nouvelle interactions homme-machine.
Ces bouleversements sont autant d’opportunités de croissance pour les entreprises de la filière automobile et mobilités. Mais ils nécessitent d’intégrer rapidement les différentes vagues technologiques : big data, intelligence artificielle, électricité de puissance, sécurité des données, modélisation…
L’humain ne peut plus être un simple exécutant. C’est en développant son agilité, sa créativité et sa capacité à prendre rapidement des décisions pour gérer la production qu’il pourra apporter de la valeur ajoutée. Les salariés vont devoir rapidement acquérir des compétences digitales et faire preuve de flexibilité et d’adaptation. Cela passe aussi par le développement de leurs compétences comportementales, les fameuses “soft skills”, qui seront de plus en plus recherchées par les recruteurs. Le cabinet Deloitte annonce par exemple que deux tiers des emplois d’ici 2030 seront majoritairement liés à ce type de compétences. Par ailleurs, la maintenance de plus en plus prédictive va prendre un rôle grandissant et nécessiter une montée en compétences des conducteurs d’équipement et pilotes de lignes de fabrication pour qu’ils maîtrisent l’interaction avec l’équipement.
L’union fait la force : un projet fédérateur
Les salariés de l’automobile et des mobilités auront accès à un catalogue de près de 1000 cours (de culture digitale, management, développement personnel…) régulièrement enrichis par notre partenaire Coorpacademy. Cette université digitale proposera également des contenus spécifiques à l’industrie automobile. Des acteurs majeurs du secteur tels que Renault Digital, Faurecia University, le Groupement de la Plasturgie, France Num, Stratexio… ainsi que des adhérents de la FIEV sont d’ores et-déjà parties prenantes dans ce projet (Méthodes Agiles, Outils Qualité, ….).
Priorité aux PME-ETI
Ce projet consiste à décloisonner tous les acteurs concernés. Il ne vise pas uniquement à créer de nouveaux dispositifs innovants de formation mais aussi à optimiser les dispositifs existants, parfois méconnus. Cela permettra de renforcer la visibilité des entreprises de la filière, notamment des ETI et des PME/TPE, sur le gisement de compétences disponibles et de bénéficier d’une offre de services cohérente, pertinente et adaptée aux nécessités propres des différents bassins d’emplois.
A terme, il est attendu une attractivité renforcée des métiers et de l’évolution professionnelle au sein de la filière automobile. Nous entendons donner à l’ensemble des acteurs les moyens de se préparer aux défis technologiques et environnementaux d’un secteur en pleine transformation.
Jacques Mauge est président de la FIEV (Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules)
Les avis d'experts sont écrits sous l'entière responsabilité de leurs auteurs et n'engagent en rien la rédaction de L'Usine Nouvelle
[Tribune] Notre industrie automobile doit préparer ses 400 000 salariés à la révolution des compétences !
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir