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Transition énergétique : le coup de gueule des chimistes
L’industrie chimique s’alarme de la hausse du coût de l’énergie en France. Philippe Goebel, le président de l’Union des industries chimiques, interpelle les pouvoirs publics.
Il réfute l’expression "coup de gueule". Tout en retenue, Philippe Goebel préfère parler de "vraie préoccupation". Alors que le gouvernement est en train de mener le débat national sur la transition énergétique, le président de l’Union des industries chimiques (UIC) s’inquiète de voir la compétitivité des usines chimiques perdre de plus en plus de terrain. Dans son viseur : un prix de l’énergie de plus en plus élevé en France qui plombe les coûts de production des industriels électro-intensifs que sont les chimistes.
"Si la situation énergétique actuelle devait perdurer sans changements, alors oui, cela constituerait une véritable menace à terme pour l’industrie chimique en France", prévient Philippe Goebel. Une inquiétude d’autant plus vive que le secteur résiste à la crise essentiellement grâce aux exportations, pour lesquelles le coût énergétique est un facteur majeur.
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Janvier 2023
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Base 100 en 2015
Le chiffre d’affaires à l’exportation des chimistes s’est élevé en 2012 à 55 milliards d’euros, soit 62% du chiffre d’affaires total du secteur. De quoi maintenir une balance commerciale positive : + 4,4 milliards d’euros l’an dernier, au même niveau que 2011. Malgré l’atonie de la demande intérieure, l’industrie chimique est parvenue en 2012 à assurer un niveau de production quasi identique à celui, record, d’avant crise. Mais pour combien de temps encore ?
Un prix de l’électricité 30% plus élevé
"Nous sommes confrontés à deux changements majeurs qui sont apparus il y a moins de deux ans, précise Philippe Goebel. L’exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui leur donne accès à un gaz moins cher qu’en Europe, et les mesures prises par le gouvernement allemand pour soutenir les industriels électro-intensifs." Autrement dit, le président de l’UIC décrit une industrie chimique française, fortement consommatrice de matières premières et d’électricité, prise en sandwich...
Et le président de l’UIC de chiffrer l’avantage compétitif des industriels situés du bon côté du Rhin : "Les électro-intensifs allemands paient leur électricité entre 35 et 37 euros le mégawattheure (MWh,) contre environ 47 euros en France, soit une différence de 30%." Or le coût de l’énergie représente en moyenne de 15 à 20% du prix de revient dans la chimie de base…
Le fameux modèle allemand...
Du coup, l’UIC veut monter au créneau. Et espère être entendue par les pouvoirs publics. "Nous serons attentifs à ce que la transition énergétique ne se fasse pas au dépend du prix d’accès à l’énergie", résume Philippe Goebel. S’il se félicite de "l’écoute" du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et de la mise en place, le 4 février dernier, d’un comité stratégique de filière Chimie et Matériaux, le président de l’UIC demande à ce qu’un certain nombre de mesures soient rapidement prises.
"On pourrait, comme en Allemagne, exonérer les électro-intensifs du coût de transport de l’électricité", estime Philippe Goebel. Et de souhaiter également une meilleure valorisation de l’interruptibilité, qui consiste pour un industriel à interrompre sa consommation d’électricité lors de pointes de consommation, contre rémunération. Toujours en référence à l’Allemagne, Philippe Goebel préconise enfin d’exonérer les électro-intensifs du coût des quotas de CO2 que les producteurs d’électricité reportent dans leur facture.
"Souhaite-t-on vraiment soutenir l’industrie chimique en Europe ?", en vient à s’interroger Philippe Goebel. "Encore une fois, il n’y a pas d’économie forte sans industrie forte, il n’y a pas d’économie forte sans industrie chimique forte. Si nous sommes soutenus, nous pouvons contribuer à favoriser l’exportation, à créer de la valeur sur le territoire et à fournir une partie de la solution au problème de l’emploi". Si ce n’est pas un coup de gueule, ça y ressemble fort…
Olivier James
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