Transdev exploite aux Pays-Bas le plus gros parc européen de bus électriques
Mis à jour
28 mars 2018
Depuis décembre 2016, à Eindhoven, ville moderne battue par le vent - et surtout connue pour son industriel local Philips et son équipe de foot, le PSV - 43 bus articulés électriques circulent et bien au-delà puisque leur trajet couvre le Sud-Est Brabant. Dans cette région, Transdev Nederland emploie 450 salariés. Au siège, dans le parking couvert des autobus, une grille protège la centrale électrique qui alimente les pantographes branchés sur les toits des bus VDL. La production de cet industriel néerlandais, qui réalise aussi les Mini en Europe, est assurée dans ses usines en Belgique et aux Pays-Bas.
Les bus qui ont une autonomie assez réduite (65 km) pour ne pas transporter trop de batteries (180 kWh) sont biberonnés au terminus. "80% de la charge est réalisée en 20 à 30 minutes. Il faut conserver 10% de la charge initiale pour éviter d’endommager les batteries et procéder à une charge lente qui dure 5 heures une fois sur cinq", explique Marc Vanhoutte directeur des flottes de bus pour Transdev. Les deux types de charges sont présents au terminus.
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"D’ici quelques années, Eindhoven sera la première ville 100% électrique aux Pays-Bas et peut-être en Europe", prévient Arwina de Boer, directrice transport public pour la région du Brabant. En effet, le planning prévoit 60 à 70 nouveaux bus électriques entre 2019 et 2021 et au moins 80 bus standard électriques entre 2022 et 2024.
Des bus alimentés par les énergies renouvelables
"A terme, en 2024, ce sont 200 bus électriques qui rouleront dans la région et nous aurons mis en service 100 bus autour d’Amsterdam [sur la zone Amstelland-Meerlanden qui intègre sur plus de 300 kilomètres carrés l’aéroport de Schipol, Ndlr] d’ici à la fin de l’année, prévient Thierry Mallet, le PDG de Transdev. Réduire de 70% les gaz à effet de serre (GES) en 2050 par rapport à 2010 pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2°C implique le transport qui représente en France 25% des GES." Et de rappeler la Loi de transition énergétique en France et le Green Deal aux Pays-Bas qui prévoit la disparition des bus thermiques en 2025 et des voitures roulant aux énergies fossiles en 2050.
A la fin de l’année, Transdev fera rouler dans le monde 400 bus électriques. Les bus électriques au Pays-Bas sont alimentés uniquement par des énergies renouvelables, essentiellement des éoliennes. A Amsterdam, la Mairie veut préparer l’avenir en signant un contrat de 10 ans (qui peut être prolongée de 5 ans) avec Transdev NL qui prendra effet en décembre prochain avec l’exploitation de 100 bus électriques et 300 à terme. Des concessions de longue durée qui permettent d’investir. Pour l’opérateur français, ce sont 250 millions d’euros d’investissements à Amsterdam et 100 millions à Eindhoven.
Ecarter les voitures en transit du centre d’Amsterdam
"Nous avons une grande ambition. Bâtir 100 000 logements en 25 ans pour faire augmenter la population de 200 000 habitants – elle est aujourd’hui de 800 000 âmes – et cela demande par conséquent de trouver d’autres solutions pour la mobilité, remarque Pieter Litjens, adjoint au Maire d’Amsterdam chargé du transport. Partager les voitures et les vélos. C’est très difficile pour les deux roues. Les Amstellodamiens sont très fiers d’avoir leur vélo – il y en a 1 million dans la ville."
L’avenir, c’est aussi le véhicule sans essence. "80% des voyageurs sur ce réseau voyageront en 2021 en bus électrique, et d’ici 10 à 15 ans, toutes les voitures seront zéro émission, donc inutile d’interdire la voiture en ville", répond Pieter Litjens pour expliquer qu’il ne souhaite pas suivre la politique de la Mairie de Paris d’interdire le diesel dans quelques années. Pourtant, à l’écouter, les zones de restriction pour la circulation devraient augmenter dans le centre d’Amsterdam. "Pas de mesure dogmatique, mais deux tiers des voitures qui transitent par le centre ont des alternatives." Transdev a d’ailleurs développé Abel, un service de transport à la demande composé de voitures électriques. La difficulté est de trouver des chauffeurs, car le taux de chômage n’excède pas 6%.
Pour Transdev, les Pays-Bas sont un peu le futur eldorado du bus électriques et surtout une vitrine pour conquérir des marchés, notamment en France où plusieurs villes s’y intéressent, à commencer par Paris et l’Ile-de-France, mais aussi Nantes et Rennes. Un dynamisme - en fin d’année, il fera circuler 380 bus électriques en Europe et aux Etats-Unis - qui devrait aussi permettre à l’opérateur français d’atteindre son objectif : trouver un repreneur industriel ou financier d’ici la fin de l’année pour les dernières parts de Veolia, qui conserve à titre transitoire 30% du capital.
Olivier Cognasse, à Amsterdam et Eindhoven (Pays-Bas)
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