Trafic de viande de cheval : "Nous allons prendre des mesures juridiques", assure Sanofi Pasteur
Le Français Sanofi Pasteur, premier fabricant mondial de vaccins, ne compte pas laisser impuni le trafic de ses chevaux, qu’il utilisait pour fabriquer des sérums. Il se dit victime de la fraude.
Dans ce trafic de viande de cheval, il se dit "victime d’une fraude". Le fabricant de vaccins Sanofi Pasteur, filiale du laboratoire français Sanofi, ne compte pas rester inactif dans le cadre de la nouvelle affaire qui a fait l’objet d’une vaste opération de gendarmerie ce 16 décembre 2013. Des chevaux utilisés dans le cadre de programmes scientifiques entre 2010 et 2012 par Sanofi Pasteur se seraient retrouvés dans la chaîne alimentaire via une falsification de leurs documents de traçabilité.
"Nous allons prendre des mesures juridiques dès que nous aurons plus d’informations sur la chaîne [de responsabilités]", indique un porte-parole de Sanofi Pasteur. Les mesures pourraient porter sur deux points : le non-respect de l’engagement contractuel, car le certificat de vente de Sanofi Pasteur précise que ces animaux ne doivent pas intégrer la filière alimentaire, et la détérioration de l’image du fabricant de vaccins : les responsables de cette fraude "nous portent préjudice", assure le porte-parole.
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Les anticorps équins transformés en médicaments
Selon Sanofi Pasteur, les équidés utilisés pour la fabrication de sérums ne présentent pas de danger pour la santé humaine. 200 jeunes chevaux sont gardés en semi-liberté dans une ferme de l’industriel durant trois ans, surveillés par une équipe vétérinaire. Des vaccins humains leur sont injectés afin qu’ils produisent en réaction des anticorps. Sanofi Pasteur les extrait lors d’une prise de sang puis les purifie dans le cadre d’un process industriel très rigoureux, dans son centre de fabrication de sérums équins situé dans la Drôme, pour les transformer en produits pharmaceutiques : des sérums antirabiques (rage), antitétaniques (tétanos) et antivenimeux. Ce sont des produits biologiques "injectés à des gens qui sont en danger de mort", poursuit le porte-parole.
Des animaux vendus sans visée alimentaire
Les animaux sont équipés de puces électroniques pour assurer leur traçabilité. Au bout de trois ans, ils sont cédés "à un prix symbolique, car ce n’est pas un business pour nous !", à des écoles vétérinaires, des particuliers ou des professionnels. Ces derniers s’engagent en contrepartie à ne pas les tuer pour une visée alimentaire. "Ce sont de jeunes chevaux en bonne santé", assure le porte-parole. Si les interlocuteurs directs de l’industriel ne semblent pas être mis en cause dans l’enquête des gendarmes, l’entreprise attend néanmoins d’en savoir plus.
Gaëlle Fleitour
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