Toyota réinvente (encore) l’usine automobile
Toyota n’avait pas ouvert d’usine au Japon depuis 1992. Mercredi dernier, elle en a inauguré une nouvelle à Ohira, à 300 kilomètres au nord de Tokyo. Pour abaisser encore et toujours le coût de production de ses automobiles, le géant japonais est parti d’un constat simple : 60 % du prix d’un véhicule est lié à l’amortissement de l’investissement dans l’outil de production.
La nouvelle usine est donc low cost. Les voitures ne sont plus suspendues dans des balancelles, mais transitent posées sur des convoyeurs fixés au sol. La diminution de la hauteur et l’abandon des structures qui portaient les véhicules divise l’investissement par deux, annonce le constructeur. Les fosses où sont stockées les groupes motopropulseurs disparaissent elles aussi, tandis que le nombre de robots est substantiellement réduit, pour faire chuter les coûts de maintenance et de programmation.
Des changements qui impactent également le bilan énergétique de l’usine : le constructeur avance 30 % de consommation en moins par rapport à une usine traditionnelle. Avec l’augmentation des opérations faites à la main et la modularité de la ligne, la flexibilité y gagne également. 900 ouvriers travaillent déjà dans cette usine qui produit pour le moment des Yaris. Dès avril des Corolla devraient aussi en sortir pour le marché japonais et nord-américain. Quand elle aura atteint son rythme de croisière elle produira 120 000 voitures par an. Reste à voir si le toyotisme 2.0 fera autant école que son ainé déjà cinquantenaire.
Charles Foucault.