Toyota investit 300 millions d'euros et prépare la production d'un nouveau véhicule à Onnaing
Toyota investit 300 millions d'euros sur son site d'Onnaing (Nord), spécialisé dans la production de la Yaris, pour moderniser son outil industriel et préparer le lancement d'un nouveau véhicule. 100 millions d'euros seront consacrés en plus à la formation. Le constructeur japonais compte embaucher 300 personnes d'ici 2019, puis 400 supplémentaires. Une annonce saluée par Emmanuel Macron, en déplacement sur le site industriel le 22 janvier.
Le groupe automobile japonais Toyota va investir 300 millions d'euros sur son site industriel Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) à Onnaing, près de Valenciennes (Nord) pour accompagner le lancement d'un nouveau véhicule et développer ses capacités industrielles à partir d'une nouvelle plate-forme industrielle, baptisée Toyota New Global Architecture (TNGA). 300 nouveaux salariés devraient ainsi rejoindre les "team members" de TMMF d'ici la fin 2019, ainsi que 400 salariés supplémentaires dans une phase ultérieure, au pic de la production, quand l'objectif de 300 000 véhicules par an sera atteint. "Autour de 2020", espère Eric Moyere, directeur de la division Planning corporate et Stratégie de TMMF.
300 millions d'euros d'investissement
Toyota compte investir 300 millions d'euros dans de nouveaux équipements industriels comprenant notamment un nouvel atelier dédié à l'emboutissage et à la carrosserie, et l'automatisation de certains process (la réalisation de la Yaris bicolore y est encore "artisanale", de source interne). Habitué à peser le pour et le contre du "make or buy", l'industriel va également rapatrier à Onnaing l'injection et la peinture de pièces plastiques. 100 millions d'euros seront par ailleurs consacrés à la formation.
VOS INDICES
source
2835 -2.04
Juin 2023
Demi-produits X5 Cr Ni18-10 (1.4301) - Ecart d'alliage
€/tonne
84.7 +8.04
Avril 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en dollars
$ USD/baril
141.6 +0.28
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 29.10 − Véhicules automobiles
Base 100 en 2015
"Prêt" pour un nouveau véhicule
L'annonce, présentée aux représentants du personnel le 22 janvier en comité d'entreprise extraordinaire, a été saluée par Emmanuel Macron. Le président de la République s'est rendu sur place le même jour, en marge du sommet Choose France, qui se tenait à Versailles sur le thème de l'attractivité de la France. C'est avec Didier Leroy, ancien patron de Toyota Onnaing, désormais président de Toyota Motor Europe, un des rares Français dans l'exécutif du groupe japonais, que le président français a dévoilé une plaque symbolisant le lancement de la plate-forme TNGA, mais sans prise de parole. "Avec ce projet, nous montrons qu'il est possible d'investir et de produire en France", a dit le président de TMMF Luciano Biondo, un ancien cadre de l'usine qui en a gravi les échelons, devant ses salariés et des personnalités invitées. "Quand le groupe annoncera un nouveau produit, on sera prêt", a-t-il indiqué à la presse, refusant de commenter le lancement de tout nouveau véhicule.
Objectif : 300 000 véhicules en 2020
D'autres constructeurs privilégient les embauches en intérim, tels que PSA qui vient d'annoncer la création d'une nouvelle équipe de production sur son site Sevelnord à Lieu-Saint-Amand, à quelques kilomètres du site de Toyota. L'industriel japonais, lui, opte pour des recrutements - sans expérience préalable exigée - d'abord réalisés en intérim et contrat de professionnalisation, qui doivent être transformés en CDI après quelques semaines.
Spécialisé dans la production des Yaris (209 130 véhicules vendus en 2017), le site d'Onnaing sera bientôt prêt pour le lancement industriel d'un nouveau modèle du segment B. Si Toyota se refuse à toute annonce prématurée, de nombreux salariés évoquent un petit SUV ou un petit modèle de la marque Lexus.
Pour accompagner l'implantation d'une usine à la fin des années 1990, les pouvoirs publics avaient déployé le tapis rouge, mettant même à disposition de l'industriel un préfet spécialement détaché auprès de lui pour faciliter les démarches avec l'administration. Seulement 23 mois s'étaient écoulés entre le démarrage des travaux et le début de la production en janvier 2001.
Cette fois, les aides publiques à l'industriel devrait être plus réduites, à hauteur de 20 millions d'euros, dont 11 millions d'euros de la région Hauts-de-France, selon son président Xavier Bertrand. Cinq millions devraient être apportés par la communauté d'agglomération de Valenciennes Métropole.
En juillet, la direction de Toyota Motor Manufacturing France et quatre syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) avaient signé un accord d'entreprise prévoyant des modulations du temps de travail en échange d'embauches. L'accord prévoyait "le passage de 300 personnes en CDI, une amélioration des conditions de travail, une montée en compétences des salariés ainsi qu’une organisation triennale du temps de travail, qui permet à la fois d’envisager des travaux dans l’usine tout en continuant à satisfaire la demande du marché", rappelait un porte-parole de Toyota à Onnaing le 19 janvier, quelques jours avant la visite du président de la République.
Présent dans le Valenciennois depuis plus de quinze ans, TMMF emploie environ 3 900 personnes, dont 2 900 CDI, pour une capacité annuelle de production de 270 000 voitures. Le pic de production avait été réalisé en 2007, avec 265 000 véhicules. Ses nouvelles installations porteront cette capacité à 300 000 véhicules par an.
Mathieu Hébert
SUR LE MÊME SUJET
Toyota investit 300 millions d'euros et prépare la production d'un nouveau véhicule à Onnaing
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir