Total suspend son chantier gazier au Mozambique après des attaques terroristes
Un assaut djihadiste meurtrier a forcé Total à suspendre son chantier au Mozambique le 27 mars. L'entreprise française souhaite construire une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) malgré les violences dans la région.
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29 mars 2021
Total a annoncé samedi 27 mars la suspension de ses activités sur son chantier d'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique, après de nouveaux combats dans une ville de la région située à une dizaine de kilomètres du projet. En milieu de semaine, plusieurs attaques ont visé Palma dans la province de Cabo Delgado, théâtre depuis 2017 d'une insurrection djihadiste liée à l'organisation État islamique. Au moins plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, selon la presse locale.
Total évacue son personnel
« Total suit très attentivement l’évolution de la situation en liaison avec les autorités et avec les équipes sur place », déclare dans un communiqué le géant pétrolier. « La remobilisation du projet qui était envisagée en début de semaine est bien sûr suspendue », ajoute le groupe qui n'a pas déploré de victimes parmi ses salariés. Selon le quotidien sud-africain Daily Maverick, Total a évacué une grande majorité de son personnel sur place (environ 1 000 personnes) par un ferry.
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Mercredi 24 mars, Total avait annoncé vouloir reprendre son projet gazier qui représente un investissement total de 20 milliards de dollars (16,9 milliards d'euros) après un renforcement des mesures de sécurité. L'entreprise française avait demandé au gouvernement des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité du site, dont l'instauration d'une zone sécurisée de 25 kilomètres autour des installations. D'autres mesures, notamment le renforcement des forces de sécurité, ont également été mises en oeuvre.
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Plus tôt en mars, l'organisation Amnesty International accusait les forces gouvernementales et les insurgés de commettre des crimes de guerre dans la région. En juin 2020, l'ONG Les Amis de la Terre reprochait aux industriels d'exacerber les tensions géopolitiques dans la région. Selon cette association, l'activité des multinationales ont entraîné des déplacements de populations, des faits de corruption et la présence de forces paramilitaires privées.
Le projet Mozambique LNG - premier développement à terre d'une usine de GNL du pays - comprend le développement de deux champs et la construction de deux trains de liquéfaction d'une capacité totale de 13,1 millions de tonnes par an. Son entrée en production est prévue pour 2024.
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