Total craque de l'éthane à Anvers
Le leader français de la pétrochimie a démarré la production d'éthylène sur base éthane sur son vaste complexe d'Anvers, en Belgique. Ce projet de 50 millions d'euros, qui a permis de flexibiliser l'un des deux vapocraqueurs du site, vient s'ajouter au gigantesque plan de modernisation en cours sur la plateforme.
Total utilise désormais de l'éthane pour ses productions d'éthylène à Anvers, en Belgique. Le groupe français a investi 50 millions d'euros dans ce projet qui « améliore la flexibilité du site et lui donne accès aux matières premières les plus compétitives du marché », se félicite Bernard Pinatel, directeur général Raffinage-Chimie de Total. Plus précisément, le projet a concerné le vapocraqueur NC2 de la plateforme d'Anvers, qui dispose d'une capacité d'environ 460 000 tonnes par an d'éthylène. Capable auparavant de craquer des charges comme le naphta et le butane, le NC2 peut désormais craquer de l'éthane grâce à une modernisation et une adaptation des fours de vapocraquage. « Les charges avantagées pourront représenter plus de 50 % des matières premières utilisées », précise Total. L'enveloppe de 50 M€ a également permis d'adapter la structure logistique de la plateforme d'Anvers afin d'accueillir les bateaux qui doivent acheminer environ 200 000 t/an d'éthane depuis la Norvège.
L'utilisation d'éthane, bénéficiant d'un coût plus compétitif, à Anvers, rejoint la logique des projets que Total a engagés aux États-Unis et en Corée du Sud pour accroître le traitement de charges économiquement plus avantageuses. À Port Arthur, au Texas, Total travaille avec Nova Chemicals et Borealis pour construire un vapocraqueur de taille mondiale sur base éthane (CPH n°796). À Daesan, dans le cadre de la coentreprise sud-coréenne Hanwha Total Petrochemical, le projet porte sur des capacités renforcées de 30 % du vapocraqueur en le dotant des moyens de craquer du propane (CPH n°797).
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1,1 Mt/an d'éthylène à Anvers
À Anvers, la plateforme de Total s'articule autour d'une raffinerie d'une capacité de 338 000 barils par jour et d'un complexe pétrochimique d'une capacité totale d'environ 1,1 Mt/an d'éthylène. En 2013, le groupe avait lancé un vaste plan de modernisation du site, en annonçant un effort de plus de 1 Mrd € (CPH n°635). Les efforts sont quasiment finalisés, puisque la modernisation complète devrait être achevée au deuxième semestre. Sur 1 Mrd €, Total avait prévu d'engager 350 M€, rien que pour la partie pétrochimie. Le projet de modernisation du NC2 est venu s'ajouter à cette somme initiale et a été mené en parallèle. Concernant le projet de modernisation, Total a, comme prévu, fermé en 2013 son vapocraqueur NC1, le plus petit (240 000 t/an d'éthylène) et le plus ancien de la plateforme. La production d'éthylène se concentre ainsi sur le NC2 et le NC3 (600 000 t/an). A également été construite sur le site une unité pour la conversion de gaz, récupérés lors du processus de raffinage (« off gaz » ou gaz fatal), qui alimenteront en matières premières les unités pétrochimiques. Enfin, Total modifie ses actifs de production de polyéthylène de haute densité. En 2013, il était question de fermer une unité vieillissante de 70 000 t/an et de moderniser les autres lignes pour obtenir des grades à plus forte valeur ajoutée (CPH n°635).