Toshiba réclame plus de 8,8 milliards de dollars pour la majorité de contrôle de ses mémoires flash
Le groupe japonais d’électronique Toshiba reprend à zéro le processus de vente de son activité phare dans les mémoires flash NAND. Il se donne jusqu’à mars 2018 pour finaliser une transaction avec l’espoir d’en tirer plus de 8,8 milliards de dollars.
Changement de stratégie chez Toshiba. Pris à la gorge par une perte de 6, 3 milliards de dollars dans le nucléaire aux Etats-Unis, le groupe japonais d’électronique est contraint de sacrifier son joyau : les mémoires flash NAND. Mais il ne semble plus pressé de boucler leur vente avant le 31 mars 2017. Il préfère se donner du temps jusqu’au 31 mars 2018 pour conclure la meilleure transaction possible. Le processus de vente redémarre à zéro. Le groupe est prêt à étudier des offres de fonds d’investissement mais aussi de concurrents, avec l’espoir d’en tirer au moins 8,8 milliards de dollars pour la cession d'une majorité de contrôle de 51%, selon The Japan Times.
Priorité stratégique
Après l’éclatement en 2015 du scandale de falsification de ses comptes financiers de 1,3 milliard de dollars, Toshiba a fait des mémoires flash NAND l’une de ses deux nouvelles priorités stratégiques aux cotés des équipements d’infrastructure énergétique, vendant toutes les autres activités : l’éclairage à Konka, les capteurs d’images à Sony, le médical et les caméras industrielles à Canon, et l’électroménager à Midea. Cette avtivité est valorisée aux alentours de 17,6 milliards de dollars.
La débâcle dans le nucléaire aux Etats-Unis oblige le groupe à aller plus loin en taillant dans ses mémoires flash. Une activité emblématique qui représente 15% de son chiffre d’affaires total mais 50% de son résultat d’exploitation. Jusqu’ici, il envisageait d’en céder 19,9% de part de contrôle avec l’espoir de lever 1,8 milliard de dollars. Une ouverture à laquelle il a reçu des offres de l’américain Western Digital, son partenaire dans la production de mémoires flash NAND, mais aussi de deux concurrents : l’américain Micron Technology et le coréen SK Hynix. Selon le journal The Korea Hearld, l’offre de SK Hynix atteint 3,6 milliards de dollars, jusqu’à deux fois plus généreuse que celles des autres prétendants.
Inquiétude de Tokyo
Mais devant l’ampleur du désastre financier, Toshiba est obligé de se montrer plus souple en acceptant désormais la possibilité de céder la majorité de contrôle, voire la totalité de l’activité. Son salut est à ce prix. Mais il met ses conditions : la production et l’emploi au Japon doivent être préservés. Car le gouvernement japonais, jusqu’ici curieusement silencieux, sort enfin de son mutisme et commence à regarder de près le dossier. Tokyo considère les mémoires flash de Toshiba comme une activité stratégique essentielle à la croissance du pays et craint de voir activité filer à l'étranger. Cela signifie qu’il n’acceptera pas n’importe quelle transaction. Un avertissement pour Toshiba.
Toshiba réclame plus de 8,8 milliards de dollars pour la majorité de contrôle de ses mémoires flash
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